La littérature et la politique sont des sources inépuisables d’inspiration. Tom Gauld s’est sert avec plaisir pour faire rire et réfléchir. Pour lui, juste quelques cases suffisent à créer un univers.

4e de couverture
Depuis huit ans, Tom Gauld éclaire de son humour impeccable le cahier dominical du prestigieux journal britannique The Guardian. Largement reconnu dans le monde anglo-saxon et déjà remarqué ici pour « Goliath » (l’Association, 2013), Tom Gauld revient donc en France avec un recueil de ces strips hebdomadaires. Quelque part entre Samuel Beckett et les Monty Pythons, Tom Gauld mélange avec bonheur son amour de la littérature, sa vision perçante de nos comportements quotidiens et les étranges inventions que le futur nous réserve…  Shakespeare hésite, Dickens est un justicier masqué ; Dan Brown et Jane Austen côtoient lapins, robots et extraterrestres : bienvenue dans l’univers pétillant, littéraire et décalé du « Jetpack” !

Mon avis
J’ai découvert le travail de Tom Gauld dans sa dernière publication « La revanche des bibliothécaires » aux éditions 2024 et cela m’a donné envie d’en découvrir plus. Tom Gauld publie depuis plusieurs années dans le magazine « The Guardian ». On sent très vite que le monsieur est d’origine anglaise. Les références ne manquent pas du tout. D’ailleurs, l’éditeur a très gentiment mis en fin d’ouvrage un petit dictionnaire gauldien. Parce que le nom de Margaret Thatcher, tout le monde l’a déjà entendu. Mais il en est autre chose d’Eric Gill, typographe et sculpteur anglais avec des pratiques sexuelles déviantes. Ou encore de Rhett Butler qu’uniquement les fans d' »Autant en emporte le vent » connaissent. Toutefois cela n’empêche nullement de se laisser séduire par les propositions très créatives. Une page, une histoire ainsi que quelques cases et le tour est joué. C’est toujours drôle, décalé et impertinent. On s’amuse de Charles Dickens justicier nocturne, des objets qui discutent ou des scènes perdues d’ouvrages cultes. On se rend compte de la force de l’imaginaire qui dépasse de très loin les standards classiques. Il trouve toujours le juste milieu sans jamais aller trop loin dans la folie ou les savoirs élitistes. Cela pousse à mettre notre cerveau en marche car cette forme serait pertinente pour faire passer certains messages plus facilement. Le petit plus assez appréciable repose aussi bien sur le format paysage que la qualité du papier que celle de l’impression. On nous propose un très jolie produit complet. C’est assez cocasse aussi de rajouter des pages avec du vrai scotch à l’intérieur. Du jamais vu qui montre la recherche de précision et d’originalité de la maison d’édition.

Un ouvrage qui saura vous donner le sourire car ce n’est pas donner à tout le monde de se moquer de littérature avec autant de brio.