La remplaçante – Sophie Adriansen et Mathou

Se sentir triste et mal dans son corps n’est pas anormal après l’accouchement. Mais comment mettre de mots sur les maux? A t’on le droit d’être de pas se sentir heureuse comme l’image d’Epinal?

4ème de couverture
Marketa et Clovis, amoureux fous, attendent un bébé. Mais l’accouchement signe la fin du conte de fées. La naissance de Zoé ne s’est pas passée comme Marketa l’imaginait, et l’instinct maternel tarde à se manifester. Tandis qu’elle ne reconna t plus son corps, Marketa se sent perdre pied face à ce bébé si vulnérable dont elle a désormais la responsabilité.
Réussira-t-elle à se sentir mère ?  à aimer son bébé ?  à cesser de penser qu’une remplaçante ferait mieux qu’elle ?

Mon avis
On commence à parler de plus en plus du post-partum. C’est assez important de le faire. A force de montrer des femmes toutes heureuses et épanouies d’avoir accouché, on croit que c’est ça la normalité. Combien de célébrités expliquent le plaisir d’avoir accouché et d’être à nouveau opérationnel dès le lendemain? Bien trop! Et le récit qui est raconté est-il si réaliste? N’est-ce pas une façon de construire l’idée d’une femme supérieure et qui insinue qu’accoucher c’est facile. Et non, sortir un petit humain de son propre corps n’est pas une chose anodine. Tout le corps est à l’épreuve, aussi bien la peau, les muscles, les organes, les émotions, le cerveau, les hormones… Se rajoute à cela, un aléa assez variable avec l’éthique, le professionnalisme et la bienveillance du personnel qui vous accouche. Vous ne savez pas ce qu’ils ont prévu sur leur agenda. Alors ils peuvent être plus ou moins pressés, faire des remarques déplacées telles que c’est normal de souffrir, d’utiliser une ventouse et ne rien expliquer… Comment ne pas se sentir dépossédé à un moment aussi important de sa vie? Sophie Adriansen et Mathou prennent ce sujet avec attention et délicatesse pour rendre hommage à toutes ces femmes qui se sentent mal. Retrouver sa place prend du temps et quand on est accompagné d’amour, cela est plus facile. Le mythe de l’instinct maternel est vraiment une construction sociale pour justifier que c’était à la femme de s’occuper de l’enfant, de l’entretien de la maison et de l’image de la famille pour l’extérieur. Car cela veut dire qu’un homme ne développe aucune affection à sa progéniture. Ce n’est pas vrai car les hommes aussi aiment leurs petits et veulent être en général être auprès d’eux. La bande dessinée l’illustre très bien avec le personnage de Clovis qui aime son bébé et s’en occupe tout comme de ces deux filles. Un ouvrage qui va en réconforter plus d’une. Il faut libérer la parole pour avancer plus sereinement.

Une bande dessinée audacieuse qui ose aborder un sujet tabou. C’est à chacun de raconter une autre histoire sur l’accouchement pour faire face à un nouveau départ.

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