Mike n’a pas le temps de s’ennuyer au Japon. Il fait des rencontres haute en couleurs. Le regard des autres va-t-il changer le rapport avec sa belle famille?

4e de couverture
La petite Kana est aux anges ! Entre son nouvel oncle venu du Canada, mais aussi l’arrivée surprise de sa mère, la fillette a de nombreuses raisons de se réjouir ! Mais tout le monde, dans le voisinage, ne regarde pas d’un oeil bienveillant l’arrivée d’un homosexuel dans le quartier… Une occasion parfaite, pour Yaichi, de continuer à remettre en cause ses certitudes.

Mon avis
Impossible de pas avoir envie de poursuivre la série après la lecture du premier tome. Que cela soit Mike ou Kana, on tombe sous leur charme grâce à leur humanité et leur générosité. La question de l’homosexualité dans un pays très conformiste a toute sa place. Surtout que les problématiques ne différent guère dans les pays qui autorise par exemple le mariage homosexuel. Les agressions et propos homophobes sont en augmentation en France. La montée du traditionalisme et des populistes favorise grandement les discriminations et la violence. Alors une histoire pleine de bienveillance qui arrive à faire réfléchir et montrer que la tolérance est l’affaire de tous, ne peut qu’être qu’un incontournable. Gengoroh Tagame habitué à des mangas érotiques gay, prend un virage créatif avec « Le mari de mon frère ». Certes, il conserve ses références à ces hommes musclés, grand et poilus. En dehors de ça, il créé un outil de pédagogie en expliquant les freins à l’acceptation d’une différence. Est-ce qu’aimer un homme quand on est un homme c’est montrer un mauvais exemple? L’hétérosexualité est-ce la seule et unique chemin avec mariage et enfants? N’est-ce pas réducteur et facteur d’exclusion?

Le mangaka n’est pas pour juger. Il souligne les modes de pensée d’une grande part de la société par des personnages souvent extérieurs au récit. Yaichi symbolise celui qui a des biais et qui en prend conscience. En passant du temps avec Mike et sa fille, il se rend compte de son attitude. Progressivement, il change car il ne veut pas être à l’image des autres, haineux et dans le jugement. Cela l’incite à réfléchir à la relation qu’il avait avec son frère. Etait-il à son écoute? L’a t’il soutenu? Bien entendu cela l’amène à se questionner sur sa fille. Si elle lui présentait une femme comme compagne, comment réagirait-il? On pense que oui puisqu’il est déjà dans une démarche moderne. Il est divorcé et s’occupe de sa progéniture. Son ex-épouse vit ailleurs dans son logement et consacre une partie de son temps à son travail. Une pratique très rare au Japon et un peu plus développé en France.

L’autre élément important qui est très bien amené est comment vivre son homosexualité au pays du soleil levant. Un adolescent va sécher des cours pour rencontrer Mike. Comme c’est tabou et assez mal vu, les homosexuels ne sont pas visible. A part dans une grande quantité de mangas dont une grande partie érotique. Mais c’est assez loin de la réalité quotidienne. Le jeune garçon ose avouer son mal-être et fini en large. Impossible de ne pas être touché par cette souffrance que l’on comprend aisément. En secret, il cultive une solitude forte. Ce n’est pas par hasard que de nombreux adolescents gay se suicident. Encore une façon de nous inciter à l’amitié, à l’écoute et l’ouverture d’esprit. On a hâte de découvrir la suite et de garder le sourire.

Un nouveau tome toujours aussi touchant et passionnant à lire. Un appel à la tolérance dont il serait bien dommage de se passer.

L’avis de L‘apprenti Otaku : « En résumé, Le mari de mon frère est un coup de cœur et quelque part une surprise. Si je n’avais aucun doute sur la qualité de la série compte tenu de sa réputation, je ne m’attendais pas à une telle richesse en seulement quatre tomes. « 

L’avis Les Blablas de Tachan : « Gengoroh Tagame continue à se renouveler et à parler toujours avec beaucoup de tendresse mais aussi de passion de la cause LGBT+ comme le prouvent aussi tout les pages d’informations qui parcourent le tome où j’ai appris plein de choses sur cette culture. »