Les plans d’Askeladd ne se déroulent pas comme il l’aurait espéré. Entre la neige qui n’arrête pas de tomber et Thorkell qui se rapproche, tout semble tourner au vinaigre. Un espoir est-il encore permis?

4e de couverture
Angleterre 1013. Avec l’hiver qui s’installe et la neige qui rend les routes impraticables, l’armée de Knut est contrainte de s’établir dans un petit village anglais jusqu’au printemps. Histoire de s’assurer que leur position resterait secrète, Askeladd n’a pas hésité à faire massacrer tous les villageois, hommes, femmes et enfants. Askeladd ne reste pas inactif. Il a un rêve, et pour l’accomplir, il doit trouver un moyen de transformer le prince Knut en chef de guerre impitoyable…

Mon avis
Tout semblait nous monter le respect qu’inspirait Askeladd à ces hommes. Entre la difficulté d’avancer sur terre dans des conditions climatiques difficiles, l’approche de l’armée de Thorkell et le meurtre du protecteur du prince, le doute s’est insinué dans l’esprit des combattants. Ne devrait-il pas plutôt rejoindre le camp adverse? A un moment fatidique, c’est la totale débandade. En plus, on apprend que le roi espère la mort de son jeune fils pour mettre sur le trône celui qu’il préfère. Un choix stratégique gênant quand on pense avoir un sacré atout dans sa manche. Bien entendu, nous allons retrouver Thorfinn qui suit les ordres donnés pour mieux avoir son duel avec son pire ennemi. Quand il sent que la fuite tourne en sa défaveur à cause de couards retournant leur veste, il repars en arrière pour avoir sa récompense. Il est hors de question qu’un quidam tue Askeladd. C’est à lui de le faire et personne d’autre même s’il se nomme Thorkell. Lancer un défi à ce mastodonte ne l’effraie nullement. L’égo incite à faire tout et n’importe quoi.

Makoto Yukimura ne ménage pas son lecteur. Les rebondissements se suivent et ne se ressemblent jamais. On est captivée par tant de richesse et d’ingéniosité dans la structure du récit. Le mangaka évoque les enjeux géopolitiques, les rivalités dans les cultures, le prosélytisme, la réécriture du passé par les gagnants, les rôles que doivent tenir les nobles, l’engagement des guerriers… Et tout cela se base sur des faits réels. L’humain cherche toujours à asseoir sa position par des jeux de pouvoirs quitte à tuer sa progéniture ou imposer une religion monothéiste. Entre tout ce micmac, on retrouve notre héros, Thorfinn, qui lui n’en a rien à faire du contexte. Tuer c’est aussi banal que manger. D’ailleurs, quel magnifique scène de préparation culinaire avec le prince. Cuisiner est réservé à des classes inférieurs. Une passion confirmant au roi la faiblesse de son fils. La psychologie des personnages s’affine progressivement ce qui fait que le lecteur n’a pas le choix de s’attacher à eux. Comment vouloir raisonnablement s’arrêter ici? Impossible de ne pas avoir envie de lire la suite avec avidité. Une lecture qui n’aide pas à cultiver sa patience.

Un tome passionnant qui se dévore d’une traite et qui nous envie d’aller plus loin.

L’avis de Belette : « Je ne sais toujours pas où va n’emmener l’auteur, mais je prends toujours autant de plaisir à suivre cette saga, qui, je le pense, va m’emporter assez loin. »