Pas le temps de souffler à la clinique car les patients n’arrêtent pas d’affluer. Entre une petite fille fragile et sa mère gravement malade sans compter sur plusieurs structures du crime organisé, aider les gens prend bien des aspects. Y a t’il vraiment une alternative pour porter assistance aux plus pauvres et isolés?

4ème de couverture
Quand Katsumi Yu rentre de trois années passées en Afrique dans une ONG, c’est un médecin qui a rompu son serment d’Hypocrate : acculé par la guérilla locale, il a été contraint de tuer pour ne pas l’être. Depuis son retour au Japon, il n’est plus qu’un marginal au bras droit tatoué à l’image de Lucifer qui passe ses journées à boire, taraudé par le remords.
Après une nuit particulièrement agitée, il se réveille dans la clinique du Dr Minamoto, un établissement un peu particulier qui soigne les sans- abris et les pauvres… mais aussi, pour financer le reste, un nombre non négligeable de membres de la mafia. Le jeune médecin a beau s’être juré de ne plus pratiquer, il va s’avérer délicat de leur refuser son aide.

Mon avis
Katsumi Yu a trouvé sa vocation et va mettre tout son coeur dans son boulot. Pour lui c’est la seule façon d’effacer ce qu’il a fait à la guerre. Quand un adolescent débarque pour avoir un certificat de décès pour échapper au crime organisé, il refuse. Et l’éthique dans tout ça? Mais voilà que son corps est retrouvé plus tard et le médecin culpabilise. S’il avait fait le sésame, il serait surement encore vivant. La soeur qui devait être défunte refait son apparition et décide de remettre sa vie en jeu. En voilà des éléments qui se succèdent et s’enchaînent à un rythme effréné. Les choses à l’apparence si simple sont beaucoup plus complexes. Le lecteur n’a pas de temps de se reposer sur ces lauriers. Après tout la vie n’est pas un long fleur tranquille où il ne se passe rien. Pourquoi la fiction devrait en être différent? Pour le héros, aider les gens est son but ultime dans la vie. S’il faut soigner des yakuzas pour sauver les gens qui n’ont pas d’argent dans le quartier, cela vaut le coup. Le système n’est en rien égalitaire. La pègre est partout présente avec le trafic de drogue et la prostitution. Naoki Serizawa sert-il une vision sombre ou réaliste de la société niponne que l’on considère souvent très lisse? Le mangaka illustre ainsi sa complexité avec ce qui est apparent et ce qui est caché. La frontière entre les deux n’est pas toujours net. Deux nouveaux personnages soulignent bien cela avec une médecin très active et caractérielle et un policier dont on ignore encore dans quel camp il opère. En tout cas, cela donne envie de poursuivre la série et de savoir ce qui va se passer dans les 3 derniers tomes.

Un tome dynamique qui affiche le côté obscur d’un monde injuste et dont en aucun cas, il faut l’accepter pour devenir résilient.