The Wicked + The Divine – Tome 1 – Faust départ –  Kieron Gillen, Jamie McKelvie et Nathan Fairbairn

Si l’on vous dit que des divinités sont sur Terre mais juste pour deux ans. Que feriez-vous ? Iriez-vous les admirer ? Iriez-vous les aduler ? Ou passerez-vous juste votre chemin ?

Le destin a choisi 12 jeunes pour être l’incarnation de divinités et seulement pour 2 ans. « Ce n’est pas parce que vous êtes immortel que vous vivrez pour toujours ». Après ils devront mourir pour que ces être célestes puissent renaître 90 ans plus tard. Un fonctionnement assez absurde pourrait-on croire, mais on ne rigole pas avec les règles. Et ceux qui ne les respectent pas vont devoir en payer le prix. Ils sont charismatiques, beaux, brillants, sexy, charismatiques, fantaisistes et énigmatiques. Leurs dons, pour la plupart, ils l’exposent dans des concerts qui sont toujours complets. Le public est en extase. Il peut s’évanouir d’émotion ou même jouir de plaisir à en salir son pantalon. La rumeur veut qu’ils soient capables de miracles, qu’ils auraient des dons. C’est bien vrai mais une règle les oblige à ne pas les utiliser en public pour éviter de perturber les humains et créer des conflits inutiles. Mais Luci, abréviation de Lucifer, tout de blanc vêtue à tendance à en faire qu’à sa tête. Elle vient à la rencontre de Laura Wilson, qui se réveille de son évanouissement à un concert pour rencontrer Amaterasu qui est en train de donner une interview dans le salon d’à côté.

Elle répond aux questions de l’intervieweuse Cassandra Igarashi. Très vite, les questions deviennent plus critiques et dans le jugement. Elle les accuse d’être des imposteurs ce qui n’est pas du goût de tout le monde. Sakhmet court après un jouet avec un point rouge. L’improbable se produisit : des hommes sur l’immeuble d’en face tirent une pluie de balles qui s’abat sur la pièce. Par chance, personne n’est touché. Luci est très fortement contrariée et prend les choses en main. Tout dérapé, vitres qui explosent avant que cela soit des têtes humaines. Direction la prison avec immobilisation de ces doigts. Le jugement ne devrait pas tarder. Toutefois, aucune de ces connaissances vient lui rendre visite à part cette adolescente banale. Elle veut prouver son innocence. Mais les réponses trouvées ne vont pas suffire. Bien au contraire, Luci a compris qu’elle va être son sort alors autant en profiter jusqu’au bout quitte à prendre la tête. Qui sont ceux qui ont chercher à leur nuire ? Pour l’instant, on ne sait pas et personne n’a cherché non plus. Pourquoi ? Ces actes vont changer la donne et le secret devra être éventé. Est-ce la fin de la tranquillité pour ces divinités ? ou est-ce le début d’une nouvelle chose ?

Ce comics a été un phénomène aux Etats-Unis avant d’arriver avec éclat en France. Il faut dire que les dessins sont vraiment magnifiques et on en prend plein la vue dès la première page. On sait que l’univers va être travaillé avec précision que cela soit dans les détails graphiques que dans l’harmonie des couleurs posées en aplat. L’esthétique rond avec celle que l’on voit habituellement pour les supers héros. Les personnages ont une vraie identité, toute tourmentée car leur durée de vie est chronométrée. Les références se veulent mythiques, liées à des religions polythéistes. On change du carcan monothéiste avec son schéma simpliste d’un côté les gentils et les méchants. Les héros ultra-populaires, adulé ont des aspects physiques qui ne sont pas sans rappeler Rihanna ou David Bowie. Des idoles que l’on vénère partout dans le monde grâce à la force de leur musique. Car la musique, le rythme, la mise en scène, la construction d’une image incite le public à tout pour eux. Beaucoup chercher à avoir un bout d’eux pour donner du sens à leur vie. Est-ce que cela paraît plus fou que d’autres croyances ? Je doute que non.

Le concept est même poussé plus loin car ici il n’est pas question de supériorité de l’homme sur la femme ou de gloire à un couple marié qui doit se reproduire pour propager la foi. Le scénariste va au-delà de ces clivages en montrant une croyance sans frontière de couleur de peau, de mode de vie, de sexe, d’affinité affective… C’est juste profiter de l’instant, vivre et aller au-delà de ces peurs. La musique insuffle une force qui permet cela. Chaque divinité a son style, son message, son influence, sa personnalité. L’intensité de vie est liée aussi au fait que ce sont des pré-adolescents ou adolescents qui vivent et ressentent les choses autrement. Une façon que les adultes ne peuvent, selon eux, pas comprendre. Une façon de critiquer avec humour et cynisme le système des pop-star avec la gloire souvent éphémère érigée en valeur suprême de notre société moderne.

Toutefois, cela n’empêche que l’on s’attache facilement à chacun d’entre eux, même s’ils sont impulsifs. Deux ans de vie les rendent authentique, cash et honnête. Est-ce que cela justifie leur apparente neutralité face à l’accusation de leur amie puis de son meurtre ? Et cette humaine, Laura Wilson, 17 ans, n’est-elle pas eu cœur d’une intrigue qui s’annonce riche ? C’est elle qui a permis de présenter toutes les divinités avec leur force et leur faiblesse. Une incursion intelligente et originale pour planter le décor qui s’avère d’une richesse incroyable. Tout est pensé dans les moindres détails. Comment ne pas être émerveillé d’un tel travail d’orfèvre et d’avoir envie de poursuivre la découverte d’une série qui s’annonce comme étant un indispensable à avoir dans sa bibliothèque. En bonus, vous trouverez la bande son à écouter absolument pour lire le comics.

Un petit bijou extravagant, fou et addictif. Ne passez pas à côté de cette série qui saura vous séduire.

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