Pourquoi faudrait-il être gentil avec les autres? Adèle ne voit pas pour quelle raison. Par conséquent, elle s’applique avec dextérité à la méchanceté.
4e de couverture
« Jennyfer, c’est un cauchemar sur pattes. Collante comme un chewing-gum, mielleuse… insupportable !
Et moi qui croyais avoir créé la pire des horreurs sur terre avec Owen… Faudrait que je demande la recette aux parents de Jennyfer, tiens ! »
Quand Jennyfer, l’autoproclamée « meilleure amie » de Mortelle Adèle, décide de ne plus la lâcher d’une semelle, c’est l’angoisse !
Comment se dépêtrer d’un pareil pot de colle ? Pire : malgré tous ses efforts, Adèle ne parvient pas à lui faire comprendre que… Eh bien… Ce n’est pas réciproque.
Et pourtant, ce n’est pas faute d’envoyer des messages MORTELS…
Mon avis
Il n’est pas trop tard pour découvrir « Mortelle Adèle ». Un succès de littérature jeunesse qui ne se dément pas. Bien que l’héroïne ne grandisse jamais, les lecteurs sont toujours au rendez-vous. Elle est comme « Titeuf », « Cédric » ou le « Petit Spirou ». Avec ces exemples, deux choses nous sautent aux yeux. Les héros restent majoritairement des garçons et où les petites filles restent majoritairement stéréotypées. Donc elles sont minces, blondes et superficielles.
Mister Tan prend le contre pied avec une fillette pas du tout adorable. Elle a une grosse tignasse pas très malléable et rousse. Adèle n’aime pas l’école, est provocatrice et irrespectueuse envers tout le monde. Par conséquent, il faut un personnage qui est son opposé. Voilà pourquoi on trouve Jennyfer, gentille et naïve qui la considère comme sa meilleure amie. Un idéal souffre douleur. On oublie surtout pas le chat tout mignon, Ajax, avec ces si grands yeux qui le rendent si attachant. Elle cherche inlassablement des moyens de le tuer comme le micro-ondes, l’enterrer dans la terre ou le griller dans le feu. Rassurez-vous, une figure de l’autorité parentale arrive toujours au bon moment pour éviter qu’il meure.
Il n’y a aucun aspect charmant ou serviable. En tant qu’adulte, j’ai une aversion assez grande vers un personnage principal malveillant. Car on est déjà assez entouré de ce genre d’individus dans la vie pour en plus les retrouver dans une bd. Mais voilà, je ne suis pas le coeur de cible et heureusement. C’est bien que les enfants n’ont pas encore eux à affronter trop fortement la haine et l’injustice. Ils ont encore un peu le temps d’être dégouter de l’humanité. De plus, le choix de police de texte de type Arial ou Times New Roman dans les bulles et très aligné, est dérangeant. Cela nuit à la fluidité de lecture. Cette nuance souligne fortement la séparation du travail avec d’un côté le scénariste et de l’autre le dessinateur. Maintenant je pourrais dire que j’ai lu cet incontournable. La question se pose tout de même : faut-il offrir « Mortelle Adèle » aux plus jeunes? La réponse est oui évidemment aussi bien par conformisme sociale que pour rire simplement de la méchanceté des autres.
Une lecture qui défrise l’éthique des adultes. Le plus important c’est que cela amuse les plus jeunes.