Ce n’est pas parce que l’on devient parents que l’on est heureux. Avec l’arrivée d’un bambin, beaucoup de questions et de doutes arrivent comme un raz-de-marée. Il faut apprendre à ne pas se noyer.
4e de couverture
Dépression post-partum : la vie en bleu. Bleu, c’est une femme. Bleu, c’est une mère. Bleu, c’est aussi la dépression qui vient s’insinuer sournoisement dans chaque pensée, chaque geste, chaque parole. Si Jaune en est la raison, elle n’en est cependant pas la cause.
Avec Baby Bleu, Marion Nail nous partage son désarroi, sa colère et ses angoisses, syndromes d’une dépression post-partum venue s’installer sans crier gare. Les réflexions intimes de Bleu, alter ego sphérique de l’autrice, alternent avec les échanges qu’elle entretient avec sa thérapeute qui, petit à petit, la mènent vers la voie de la reconstruction.
Ce récit intime s’adresse aussi bien aux mères qu’aux pères qui peuvent, eux aussi, être touchés par la dépression post-partum. L’ouvrage s’achève sur une réflexion d’une psychologue, illustrée par l’autrice.
Mon avis
Marion Nail a choisit un angle très ingénieux et poétique pour aborder un sujet personnel, tabou et sensible. Même si l’on entend un peu plus de la dépression post-partum, cela reste encore rare. Pourtant, de nombreuses femmes sont concernées et dans le monde. Il ne faut pas prendre cela pour une chose mineure et sans intérêt. Pour parler du sujet avec plus de distance et d’émotions à la fois, la bédéaste se focalise sur un personnage bleu, comme la couleur. C’est pour cela, que cette teinte est omniprésente. C’est un personnage, faussement naïf, qui est l’alter-égo de la créatrice. Elle se dévoile devant une thérapeute, représentée par la couleur rose. C’est difficile de faire face à cette souffrance qui affecte de manière si profonde. Parfois face à son enfant, elle va réagir de façon inadaptée. « Une fois, Jaune pleurait. J’étais désemparée. Je n’en pouvais plus. Je l’ai mordu. Jaune a pleuré de plus belle. Et moi, j’ai ri ». Bien entendu, elle ne veut pas lui faire des bleus. Grâce à des techniques, elle maîtrise mieux la colère qui bouillonne. Cela fonctionne et heureusement au vue du nombre de caprices, de colères et d’exigences du môme. Par chance, les rares moments de tendresse apportent son lot de réconfort.
Malgré une fausse simplicité dans le graphisme, il est d’une grande richesse dans le sens de la représentation. En rajoutant juste des croix rouges sur ces seins et un pénis sur son appareil génital suffisent à comprendre le traumatisme sans nécessité des explications en mots. Tout comme ces méandres bleus qui l’étouffe. C’est magnifique à voir et très fort à saisir. Surtout qu’à la fin le message est positif car elle arrive à sortir des idées sombres car à la force de la parole. Toutefois, on l’impression que cela va assez rapidement car on ne ressent pas la temporalité. Elle propose un autre point de vue à travers celui de la psychologue Emeline Brachet pour évoquer la dépression post-partum et le syndrome d’épuisement parental. Quelques phrases pour parler de l’importance de l’accompagnement face à cette affliction. Un témoignage important qui fera sans aucun doute auprès de nombreux individus.
Une bande dessinée qui ose parler de sentiments forts de mal-être après l’accouchement.
Intéressant pour celles que cela intéresse, qui en ont souffert ou qui voudrait tout savoir avant l’arrivée du bébé.
En effet, une petite histoire qui peut sensibiliser les femmes qui passent par ça et cela devrait leur permettre se sentir moins seule.
Et de mettre des mots sur leurs maux
🙂 tout à fait