Gardar pointe le bout de son nez à la ferme de Ketil. Arneis reconnaît son mari même s’il a bien changé et ne semble plus être lui-même. Le statut d’esclave interdit-il le droit à l’espoir?
4e de couverture
Esclave à la ferme de Ketil, au Danemark, Thorfinn n’a plus grand-chose à voir avec le mercenaire qui arpentait les champs de bataille dans l’espoir de venger son père en tuant le cynique Askeladd. Au contact des habitants de la ferme, qu’ils soient libres ou esclaves, Thorfinn découvre une nouvelle vie loin des combats, faite de dur labeur, de sueur et de terre. Toujours hanté par ses crimes passés, il fait le serment de renoncer à la violence. Mais lorsqu’un esclave en fuite arrive dans le domaine de Ketil avec à sa poursuite le Serpent et ses hommes, il devra décider s’il n’est pas des situations qui méritent que les hommes d’honneur se battent.
Mon avis
Après le dernier tome, on s’attendait à voir arriver les armées du nouveau roi. Mais Makoto Yukimura a décidé de se pencher sur un élément qu’il avait commencé à aborder : l’évasion d’un esclave. Cette ouvrage va lui être totalement consacré. Dès les premières pages, on nous dévoile son nom : Gardar et son lien avec Arneis. Le hasard les a fait se retrouver si loin de chez eux. Est-ce possible de vraiment partir pour débuter une nouvelle vie? Ne sont-ils pas des possessions que des hommes ont acheté? La vie se résume t’elle à son statut social? C’était déjà bien le cas à cette époque et c’est toujours le cas à présent, même si les castes sont différentes de nos jours. Gardar a gardé cette force et cette volonté de s’échapper. Cela a été renforcé avec les retrouvailles avec son épouse et l’espoir de revoir son fils. Le vieux et les esclaves vont l’aider à se cacher un temps. Serpent connaît toutes les ruses et va mettre les choses au clair. Grâce à ça, nous aurons le droit à des scènes de combat de haute volée. Les hommes ne sont pas des petits lapins innocents, ils ont déjà tâté du cadavre. On verra même Thorfinn monter au créneau et sans arme, à part sa volonté. Quelque chose de bien sombre s’annonce. Déjà par le choix de la couverture qui est un savant mélange de violence et de tendresse. Le mangaka n’omet pas une réflexion sur la position de l’humain. Existe t’il un ailleurs où l’on peut vivre ensemble, libre et en paix? Une vraie question de philosophie qui s’impose dans le contexte du récit et plus encore dans les démocraties modernes. Il ne peut y avoir de réponses binaires. Surtout qu’une nouvelle fois, c’est souligné que c’est l’égo des hommes qui est responsable de ces situations catastrophiques. Qu’importe ce que raconte les livres religieux dont il est fait référence. Les belles histoires sont faîtes pour ceux qui veulent bien y croire. Est-ce qu’au delà de l’horizon se cache cette terre mystérieuse? La réponse ne se fera pas dans l’immédiat car du conflit et des morts se profilent. Il est probable que le châtiment d’Arneis soit impitoyable.
Encore un tome passionnant avec des personnages charismatiques qui nous pousse à vouloir aller plus loin.
L’avis de Belette : « Un tome assez triste qui fait pencher l’histoire d’un autre côté et je me doute que la suite ne va pas être une partie de pêche sur un lac tranquille. »