La guerre du gras n’aura pas lieu – Louison

Le retour des beaux jours rime avec plage et maillot de bain. Par conséquent, il faut impérativement perdre du poids. Jean-Claude a son mot à dire sur cette démarche.

4e de couverture
Dans trois mois la plage ! Trois mois pour tout perdre. Trois mois pour tenter cette cure miraculeuse à base de raisins qui fait perdre 8 kilos et la raison, en seulement 10 jours. Trois mois pour affronter une dernière fois ce regard méprisant d’une vendeuse quand on demande la taille au dessus. Ou peut-être trois mois pour décider de s’en foutre. C’est parti pour une saison en enfer !

Mon avis
Le titre « La guerre du gras n’aura pas lieu » ainsi que la couverture avec une femme dans une piscine bleu avec des crocodiles bonbons ne peut qu’attirer notre attention. Et surtout on comprend aussitôt le sujet qui va être abordé : la femme et le régime. L’impératif d’être une femme toujours belle par conséquent jeune et mince perdure dans le temps. Avec l’arrivée de l’été la pression augmente pour chasser les kilos en trop. Vous trouverez toujours des conseils à droite à gauche pour perdre du poids rapidement. Quand on regarde la télé, nous sommes inondés de publicité miracle pour mincir. On se demande si à force de vendre un tel processus révolutionnaire, ils peuvent avoir encore des clients. A moins que cela soit que du mensonge en boîte? Notre héroïne va essayer de se nourrir que de surimis, de raisins… et le résultat est décevant. Pourquoi s’infliger autant de privation, mauvais pour la santé pour flatter la rétine de parfaits inconnus et ressembler à des images retouchées? N’est-il pas plus difficile de devoir s’accepter et faire face à des propos déplacés?

Louison joue avec humour de ce regard cruel que porte les femmes à leur corps. Jamais assez parfait. Elle donne la parole à Jean-Claude, son cul qui ne la ménage pas. Une façon originale et percutante de faire passer un message positif et bienveillant. Quelques histoires se suivent et ne se ressemblent pas sur le quotidien d’une quête d’une forme de perfection. Presque toutes les femmes vont se retrouver dans les situations. Qui n’a jamais été dans un magasin où il n’y avait pas plus grand que du 40, une grande taille déjà. Qui n’a jamais été en quête du maillot de bain idéal qui valorise le corps tout en cachant les imperfections? Qui n’a jamais acheté un livre de développement personnel avec le régime prophétique? Qui n’a jamais entendu des personnes de votre entourage vous faire des remarques sur votre corps? On se retrouve dans les situations des similitudes qui souligne la construction sociétale sur l’image de la femme idéale et des conséquences néfastes que cela peut engendrer. La bédéiste insuffle un vent de positivisme pour clôturer sa bande dessinée. En échangeant avec son compagnon, elle fait un constat plein d’amour : “Donc, ça veut peut-être dire qu’il faut que je laisse tomber tous ces régimes et que je commence à me regarder avec tes yeux”. Et si on profitait de la vie en s’entourant de gens tolérant et plein d’espoir.

Une bande dessinée qui fait bien au moral et qui redonne le sourire.

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