Le quotidien est rempli de petits rebondissements. Mais faisons-nous attention à ces petites choses qui nous entoure? Aude Picault les met en lumière « L’air de rien ».

Quand on est avec ces copines, on peut tout dire ou presque. Ainsi on parle ouvertement des prestations sexuelles de ces amants temporaires, de l’absence d’attention de son copain du moment ou de la trop longue période de célibat qui s’éternise. Quand il est question de choses plus personnelles comme le complexe par rapport à son corps ou ses cheveux, on les garde pour soi. On évite de parler des vraies choses qui font souffrir. Par exemple, cela donne des situations cocasses comme pendant une relation sexuelle où on pense plus à ce que peut voir l’autre que vivre le moment. L’homme se concentre t’il plus sur le plaisir qu’il ressent ou plus sur un bourrelet? Le partenaire lui se concentre uniquement sur son plaisir, son pénis et jouit tout simplement. Sur le long terme on peut douter de son partenaire, de l’affection qu’on peut lui porter et qu’il nous porte. Les choses ne changent rien lorsqu’il y a des enfants surtout petits avec les crises de pleurs dont on ne comprend pas les raisons ou l’épuisement que leur gestion demande.

Les saynètes sont sympathiques quand on lit un gag ou deux, par-ci et par-là. Cela reste un peu lassant et sans intérêt sur tout un album d’un coup. En même temps, c’est un recueil de 90 strips publiés entre 2013 et 2015 dans le supplément de « Libération ». Il faudrait que cette information soit mise en amont du tome et non juste à la fin, en petit caractère. Ainsi on aurait une autre approche de l’ouvrage. On le laisserait dans les toilettes et le picorer à l’occasion ou le mettre à côté de son oreiller pour lire une ou deux pages avant de dormir. Toutefois, on ne peut pas avoir totalement un ressenti négatif car graphiquement, c’est toujours aussi charmant. Aude Picault va à l’essentiel en sublimant les éléments nécessaires et importants. Ainsi on garde le sourire surtout que les images sont colorisés contrairement à sa publication presse initiale. Elle sait mettre en dérision le quotidien de trentenaire dont beaucoup se reconnaîtront dedans.

Une bd qu’il faut picorer pour sourire avec simplicité et qui évoqueront bien des choses.