La nature connaît la crise. Les responsable de ce chaos sont très bien connus : les humains. Maintenant reste à découvrir comment on peut arriver à un tel effondrement.

Les bourrinologues se composent d’une fine équipe de trois personnes. Nous avons en premier Grégory Bour, Nickye Rino et Lucie Logue. Leur mission est assez simple : « c’est l’étude de l’effondrement du vivant ». Le stagiaire est tout mignon de croire en des choses utopiques. Pour le convaincre de la réalité, un petit voyage en avion s’impose. Dans un premier temps, allons découvrir la mer Aral entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan. « Dans les années 1960, la mer Aral était le 4ème plus grand lac au monde! ». Dorénavant, c’est presque devenu une zone désertique. Qu’est-ce qui a amené à un tel constat? L’agriculture intensive et et le taux de pesticide. « Ici le taux de mortalité des enfants est le plus élevé du monde ». Par de chance pour Jean, les stages comportent aussi son lot de danger. D’ailleurs au voyage suivant sur les îles Maldives, c’est au tour d’Anna de montrer son enthousiasme. Sur l’île Thilafushi, les déchets sont partout car c’est le lieu de stockage. On remercie le million de touristes qui vient chaque année et le choix des pouvoirs en place. « De toute façon, les ouragans se chargent de tout nettoyer ». Ainsi les animaux ont le droit à avoir de la nourriture de premier choix, ou pas. Le constat n’est pas meilleur de la tribu des Pénans. Alang vit avec sa tribu en autonomie depuis un moment. « Nous nous trouvons une machine incroyable en train de transformer cette forêt primaire pas du tout rentable en une nouvelle forêt très très rentable ». Il faut trouver des espaces pour les palmiers à huile. Et l’argent cela vaut tout l’or du monde. D’autres aventures chaotiques vous attendent et toujours accompagné d’un.e stagiaire. Par chance, les lieux ne manque pas à visiter dans le monde.

Après une publication dans « Géo Ado », « Les bourrinologues » font leur apparition en album. Important qu’ils puissent se faire connaître du grand public. L’humour permet de rendre les choses réelles moins grave. Ainsi l’équipe de trois professionnels est accompagnée d’un stagiaire de 3ème. Pour aider les gens à se rendre compte de l’effondrement, on leur propose plusieurs aventures et au lecteur de choisir la destination. A chaque destination, un reportage assez décalé pour comprendre les choses. Ce qui parfois on croyait impossible devient vraiment possible. Le trio va prendre l’apparence de l’enquête journalistique avec des interviews, même de dirigeants morts, des cartes, des chiffres… Et toutes les informations avancées sont véridiques. Lucie Castel joue avec un graphisme très réaliste et un peu fantasque quand même, dans lequel elle introduit des photographies de la réalité. Un choix audacieux qui donne d’autant plus de fiabilité à son récit. Elle se permet aussi toutes les libertés pour au mieux donner du dynamisme à la lecture. Un choix pertinent car on se laisse porter par nos journalistes hors pair. Nicole Augereau et Grégory Jarry ne sont pas en reste. Ils arrivent à mettre en avant des vrais constats désastreux tout en expliquant comment on en arrive là. Les données sont très éloquentes en elle-même alors autant les rendre vraiment très compréhensibles grâce à un angle caustique, cynique et drôle. Qui a dit que l’on ne pouvait pas rire de choses sérieuses et faire réfléchir en même temps? Le trio n’est pas à leur premier coup d’essai puisqu’il avait précédemment créés : « Voyages en Egypte et en Nubie de Giambattista Belzoni » qui a reçu le prix Château de Cheverny de la bande dessinée historique. Ils ont trouvé comment travailler en harmonie pour mettre de l’intelligence au service de la plaisanterie et de la réflexion.

Une bande dessinée à faire lire aussi bien à des adolescent.e.s que des adultes. Rien de tel pour faire fonctionner les neurones et changer de regard sur la société.