Etre une femme est un combat au quotidien. Pour en avoir la certitude, rien ne vaut que des témoignages dans le temps. Etes-vous prêtes à les découvrir?
Vous avez connu les portraits de femmes héroïques grâce aux « Culotées » de Pénélope Bagieu. Liv Strömquist, elle en propose également mais dans un tout autre genre. On commence avec « les pires petits amis de l’histoire » qui ont su montrer leur égoïsme, leur narcissisme, leur violence, leur cruauté, leur talent de manipulateur… D’ailleurs, on pourrait consacrer plus d’un album à ce genre de personnalités. Le faudrait-il? L’auteure a fait son choix avec Edvard Munch, Mao Zedong, Ingmar Bergman, Percy Shelley et Phil Spector. Pour continuer sur la même lignée, on va à la rencontre d’épouses maltraitées qui n’ont pas toujours bien finies avec Priscilla Presley, Lee Krasner (femme de Jackson Pollock) et Nadejda Allilouïeva-Staline. Il faut dire que leurs époux avaient de graves problèmes d’égo et de confiance en eux. La liberté n’a pas toujours été facile à retrouver quand elle ne se termine pas par la mort. Ces attitudes étaient considérées comme acceptables pour la plupart de la société. L’homme reste un être tout puissant et que la femme doit servir sans rien dire. Le patriarcat a pu ainsi s’installer confortablement soutenu par les disciples des religions monothéistes. C’est de là que vient cette idée biaisé de la normalité d’une famille nucléaire. Les esprits évoluent mais que dire quand on entend les paroles de chanson comme celle de Britney Spears : « oh chéri, je ne respire que pour toi, oh chéri, je ferais tout pour toi ». Dit-elle habillée en étudiante léchant une sucette. Quel jolie message pour flatter les pédophile avec le bonus fille soumise. Il existe des femmes fortes qui ont défendu leur liberté d’être, d’agir et de pensée avec Voltairine de Cleyre et de Yoko Ono.
Liv Strömquist s’est fait connaître avec « Les sentiments du prince Charles ». Grâce à cela, elle s’est fait une place dans le monde de la littérature féministe. Alors pourquoi s’arrêter en si bon chemin? La Suédoise et ex-punk a décidé de prendre la parole et de mettre en image toutes ces histoires de sexisme. Par chance, les écrits féministes ne manquent pas ainsi que les témoignages des femmes d’artistes ou artistes sur leur passé tumultueux. Pour les rendre plus accessible à toutes et à tous. Comme c’est une artiste moderne, le graphisme passe au second plan. Les fans de la ligne claire risquent d’avoir une crise cardiaque. Mais rassurez-vous, il y a des cases marquées de noir. Pour le reste, c’est simple et brut, limite enfantin. Car le plus important, c’est le contenu. Les toilettes restent un lieu idéal pour laisser le livre car les récits restent courts, se lisent assez vite et permet à ceux qui s’arrêtent de se laisser tenter. Même si je doute que les hommes se laissent facilement appréhender par cette approche. C’est un biais comme un autre pour tenter de faire évoluer les mentalités et ouvrir des discussions. On entend souvent l’exemple qu’il faut comparer certains comportement avec la nature comme le couple fidèle, homme/femme. Pourquoi choisir les choses que quand cela l’arrange? Quand les gens polluent on dit rarement oui mais la vache pète du méthane alors pourquoi pas moi? D’autant plus que si l’on veut vraiment comparer, tout existe dans la nature, aussi bien les couples à 2 qu’à plusieurs, ceux à plusieurs partenaires, ceux qui changent de sexe… Il vaut mieux trouver des arguments plus réalistes, bienveillants et loin de textes religieux écrits par des hommes pour des hommes.
Une bd féministe qui ne pourra qu’abonder dans l’idée des personnes pour qui l’égalité à un vrai sens. Un ton critique et acerbe qui ne peut laisser personne insensible.