Compère et Commère Gredin ne connaissent pas l’ennui. Il y en a toujours un pour faire des farces de goût douteux à l’autre. Cela ne va-t-il pas au final leur jouer un mauvais tour ?
De quoi ça parle ?
Ils sont moches, sales, malodorants, méchants, bêtes et cruels. Compère et Commère Gredin n’ont vraiment rien pour eux et tout le monde les déteste. Une des choses qu’ils apprécient est de manger des petits oiseaux dans une tourte. Comment les trouver ? Rien de plus simple, il suffit juste de mettre de la colle sur les branches puis aller ramasser son butin. Cette histoire ne serait pas horrible si certains chasseurs (peut-on vraiment les nommer ainsi ?) ne le faisaient pas dans la vraie vie.
Le couple partage d’autres activités en commun comme nuire ou tuer l’autre pour être tranquille. Ainsi l’une met des asticots vivants dans ses spaghettis, l’autre agrandit le bout de la canne et la chaise pour faire croire que l’autre rapetisse… Mais leur méchanceté va un jour les rattraper. Les singes qu’ils gardaient en captivité aidé d’oiseaux vont prendre leur revanche. Grâce à leur collaboration et leur imagination, la farce qui va leur être faites est à la hauteur de leur cruauté.
Et j’en pense quoi ?
Roald Dahl possède un style bien à lui assez dynamique, des phrases courtes et surtout un langage très imagé. On voit très bien les asticots bouger dans l’assiette et le goût assez dégoutant que cela peut avoir en bouche. Des choses bien dégoutantes qui font le bonheur des enfants. Aucun doute que les situations les feront rire. Surtout avec les illustrations très drôles de Quentin Blake. Le livre publié en 1980 en Angleterre qui arrive en France seulement en 1997 ne prend pas une ride. Cette impertinence touche toujours autant le jeune lecteur d’autant plus que l’histoire est facile d’accès. Une police assez grande, des espaces importants entre les lignes, des courts chapitres et pas de vocabulaire difficile. Tous les ingrédients sont réunis pour leur faire aimer un univers qu’ils pourront retrouver plus tard dans d’autres romans de Roald Dahl.
« La méchanceté et l’égoïsme se lisent aussitôt sur un visage. Et, si un individu est méchant et égoïste tous les jours de la semaine pendant des années, il devient si vilain qu’il est impossible de le regarder sans frémir. »
En plus, l’auteur y introduit une morale car les méchants sont punis contrairement à la réalité. C’est important de faire croire que le monde peut-être juste aux enfants. On leur laisse profiter un maximum de leur innocence avant que la vie leur mette une bonne claque de réalité.
Un roman à offrir aux jeunes lecteurs malicieux avides de surprises et de rires.
Lire l’avis de Moka : « Le texte est bref, soutenu par un rythme vif et cadencé et cet humour piquant so british fera mouche chez les jeunes lecteurs qui adoreront détester ces deux héros qui croupissent dans leur saleté. »
L’avis de Belette : « En tout cas, c’était très drôle et même si je suis adulte, j’ai éclaté de rire devant la farce jouée à ces deux imbéciles, aussi crétins qu’ils sont méchants. »
Quels sacrés personnages, comme Roald Dahl sait en créer pour ses romans qui ne cessent de me faire passer de bons moments.