Est-ce qu’une jeune fille comme elle a tout ce qu’il faut pour devenir femme à tout faire ? Gisèle commence à se poser la question. A-t-elle besoin d’être aidé par un confrère ?
A la fin du premier tome, on a vu un homme assez mécontent en lisant le journal. En effet, Gisèle était en photo en couverture disant qu’elle avait été prise en otage. Le deuxième tome débute avec l’arrivée de ce dernier dans la pension et qui demande partout où est Gisèle. Les pensionnaires s’inquiètent face à tant d’empressement et un tel comportement empreint de mépris. Est-ce le père de la petite ?
Quand la jeune fille revient, un sourire éclatant illumine son visage à la vue de l’homme. C’est son ancien majordome. Sous ces airs durs se trouve un être prévenant et attaché sincèrement à la demoiselle. Il connaît son histoire et comment elle a fini par arriver là. D’ailleurs, nous allons le découvrir également. On s’était imaginé le pire. Il semblerait qu’à la suite de la perte de sa mère, son père est devenu très autoritaire. Et comme Gisèle a tendance à faire tout ce qui lui passe par la tête, il redouble de méchanceté à son encontre. La grande sœur essaie de trouver un terrain d’entente entre eux. C’est elle qui va proposer que Gisèle s’occupe de l’ancienne pension de leur mère. Une façon pour elle de se responsabiliser tout en laissant son énergie créative s’exprimer. D’ailleurs, grâce à cela elle s’entoure d’amis assez différents prêts à l’aider.
Quand elle apprend qu’une autre personne fait la même activité qu’elle mais en version masculine, elle veut se rapprocher de lui. Ensemble, ils vont faire une mission pour se jauger. Très vite Gisèle va se rendre compte que le métier peut se faire de différente façon, plus ou moins morale. En faisant une tâche pour lui, elle sait qu’elle genre de personne elle veut être. Colette avait bien raison dans ses conseils. Etre femme à tout faire ne signifie pas faire tout à n’importe quel prix.
Il y avait beaucoup d’attente dans ce deuxième tome qui se montre moins audacieux que prévu. Le fait que l’on ne sache pas pourquoi Gisèle s’occupait d’une pension permettait d’imaginer des choses bien sombres, tristes, difficiles. Et au final, c’est un différend familial qui a créé une rupture. Le côté dramatique est complètement absent. On pourrait dire que la réaction du père est exagérée et très violente. N’oublions pas qu’au 20ème siècle (même encore maintenant dans certaines familles) les filles doivent être douces et obéissantes pour être vendu à des hommes riches. Il ne faudrait pas qu’elle vienne à se rebeller quand elle se fera violer légitiment par son mari. Après est-ce qu’une mineure femme pourrait gérer une pension mixte ? J’en doute assez. Mais n’oublions pas que c’est une fiction. L’auteure peut prendre toutes les libertés qu’elle souhaite.
Ainsi elle place une femme stripteaseuse lesbienne qui fait venir son amie dans sa chambre. Est-ce une façon de montrer une part de modernité ? J’espère quand même que la jeune fille qui se jeter par un homme au début n’est ce personnage. Car l’idée de dire qu’une femme devient lesbienne car un homme l’a rejeté est d’une absurdité abyssale. La suite donnera peut-être d’autres informations car ce fameux G, homme à tout faire reviendra sur le devant de la scène. Le protecteur de Gisèle, Eric, a trouvé une nouvelle carrière pour arriver à payer son loyer : auteur de roman. Va-t-il écrire les aventures de Gisèle ? Elle deviendrait à son tour une héroïne comme celle des romans qu’elle lit. Peut-être est-ce juste une possibilité dont nous en saurons plus dans le 3ème tome. Car impossible que le tandem se sépare dès à présent, il faut un homme pour veiller sur elle. L’égalité des sexes ce n’est pas encore à ce moment. Est-ce que ça l’est vraiment de nos jours ? Des probabilités qui incitent à poursuivre la série en espérant qu’un vent de surprises va souffler dans les pages.
Une suite un peu moins à la hauteur des espérances. Peut-être que les prochaines aventures de Gisèle vont tout changer. A voir.