Une rencontre peut à jamais changer votre vie. Lui, le narrateur à rencontrer un homme qui cherchait son chat. Il avait une Ford Mondeo. Et à partir de là, une partie de lui est morte.
Il avait 7 ans. Il rentrait tout seul de l’école à la maison en prenant le bus. Mais voilà qu’un jour, une voiture s’arrêta à son niveau. Un homme lui demande de l’aider à retrouver sa chatte blanche. Il est d’accord. Il monte dans la voiture qui se dirigea vers la forêt. 30 minutes plus tard, il était de nouveau devant chez lui. Lui, ne sera plus jamais le même. Une partie de lui est morte ce jour-là. Puis ce fut le petit T., victime d’un pédophile de mourir. Aurait-il pu éviter cela ?
Il garde en lui ce secret. Jamais il ne parlera de ce jour-là. Un jour au pressing 23 ans plus tard, il reconnaît cette voix. C’était lui qui lui avait demandé de monter dans sa voiture. Nouveau grand chamboulement émotionnel. Comment réagir ? Deux lettres anonymes et peu de soulagement. Le pressing n’ouvrira plus ces portes. La présence de K. lui manque. Elle veut un enfant et lui ne sait pas choisir. Choisir c’est renoncé. Mais par amour, parfois on arrive à faire un choix et prendre un nouveau départ.
Arnaud Dudek à une façon bien à lui de raconter les histoires. Quelques paragraphes très aérés et une très grande justesse des mots. Rien n’est dit en trop. Par besoin de dire parfois pour comprendre ou ressentir. L’auteur parle d’un sujet dramatique avec le viol d’un enfant juste en évocation. En aucun moment, il va aller dans le vulgaire, le trash ou la vulgarité pour parler d’un acte horrible. Tout se trouve dans la suggestion et le non-dit. On va suivre l’évolution émotionnelle d’un petit garçon qui deviendra grand. Il va devoir gérer ce monstre qui sommeille en lui. Une souffrance et un mal-être que l’on comprend. En entre en empathie dès les premières pages. Puis il devient impossible de lâcher ce livre car cela serait comme abandonner le narrateur. On ne peut lui rendre sa liberté qu’à la dernière page où enfin il appréhende son monstre.
L’auteur me touche une fois encore avec l’élégance de ces mots. Une lecture à faire absolument.
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Oufti, un livre poignant… un peu comme dans « Mistic river » où l’un des gamin se fait aussi embarquer par des pédophiles… si je me souviens bien…
les livres sur la pédophilie sont assez sensible. L’auteur en fait juste référence.
Un sujet que je n’aime pas trop lire dans un roman, ça me rappelle les jours sombres de la Belgique et ce que deux gamines ont vécu. J’ai lu une partie du fameux rapport d’autopsie et je n’aurais pas dû… j’ai été punie, ça m’apprendra.
Il y a des choses qu’il faut s’interdire de lire. Après il faut gérer l’horreur de l’humain. Contrairement à la fiction, où on accepte l’impensable car non vrai.
Ou alors, on colle le roman au freezer !
oui, mais il ne faut jamais le sortir 🙂
Sauf quand on décongèle le freeezer ! 😀
là tu es foutue 🙂
mdr
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