Les années 70 voient l’émergence d’une nouvelle culture. Un vent de liberté qui pousse l’essor d’une pratique sportive : le surf. Les adeptes sont nombreux que cela soit aux Etats-Unis où en France et forment une communauté de passionnés.
Le temps rayonnant de ce juillet 1989 sur la plage de la côte basque donne envie d’aller surfer. Alors rien d’étonnant que des amis se retrouvent au même endroit. C’est aussi l’opportunité de partager les bonnes nouvelles. Brian revient de San Francisco avec un lot de 33 tours « dont le dernier Jefferson Airplane ». Quand on se retrouve, c’est toujours une occasion pour boire quelques bières et fumer des herbes plus spécifiques. Par contre aimer le surf et la vie communautaire ne sont pas bien vu par tous, surtout les références d’autorité. « Sachez que je ne tolérais pas que Biarritz devienne un repaire de drogués! ». Qu’importe, il faut vivre sa vie pleinement. Pierre lui profite de son voyage aux Etats-Unis. Grâce à Linda, il peut aller partout et faire des rencontres surprenantes. Ainsi il échange avec Janis Joplin, Rick Riffin, assiste à un concert de Santana… Et surtout assiste au tournage d’un film sur le surf, « Pacific Vibration » avec les meilleurs comme Brad McCaul, Angie Reno et Mike Tabeling. Quel rêve pour le petit frenchie. Surtout qu’il pourra discuter avec eux et surtout surfer sur les plus belles plages avec du matériel innovant. Les « beach movies » amènent un nouveau public qui n’est pas celui de passionnés. Des touristes des loisirs qui ne sont pas au goût de tous. Le garçon poursuit son séjour pour aller à Hawaï. A partir de là, il va aller de surprises en rebondissements inattendus. Sa joie de vivre, sa motivation, son exaltation pour le surf lui ouvriront des portes les plus stupéfiantes.
Quand on pense surf, on ne pense pas tout de suite à la France ni Biarritz. Par contre, la fin des années 60 est plutôt une évidence avec la bande musicale de circonstance. Et surtout avec tout l’imaginaire qui va avec sexe, drogue et rock’n roll. Alain Gardinier s’inspire de ses rencontres, de ses inspirations et de ses passions pour nous mettre dans un univers singulier et festif. Il a Alain Dister, photographe et écrivain, amis des étoiles filantes de cette époque aux Etats-Unis. Et aussi un célèbre surfeur, voyageur, explorateur, François Lartigau qui a été sur toute les mers pour taquiner la vague. Le scénariste a partagé des vrais moments de vie pour rendre hommage à l’homme qu’il a été. Par contre, on s’interroge sur la structure du récit. On a l’impression juste d’avoir suivi deux récits distincts. C’est juste un instantané qui raconte de façon factuel, sans faire vibrer nos émotions ou rêver. A moins que cela s’adresse principalement aux fans de surf qui connaissent toutes les références aux surfeurs réputés et aux spots. Une belle opportunité pour Renaud Garreta de se faire plaisir dans la représentation de la mer et des scènes de surf. Il nous propose des pages ou des cases de toute beauté avec des paysages ou des plans de rue. Cet onirisme disparaît lorsqu’il s’agit de représenter des individus, surtout les visages. Une dualité graphique qui surprend un peu car on s’attendrait à plus de douceur et moins de hachure pour la nature. On ressort un peu déçu de cette lecture qui ne nous a pas totalement immerger au cœur d’une culture à part.
Une bande dessinée sur sujet original, mais est-ce vraiment une mise en avant de passionnés? Est-ce suffisant de juste parler d’un voyage et de quelques rencontres?