Le destin de Florian semblait tout tracé. Une brillante carrière au barreau, une jolie épouse blonde et pourtant un jour, il décide de prendre un autre cap. Veut-il vraiment changer?
4e de couverture
1999. Florian, jeune avocat, est le fils d’un puissant agriculteur en sud Rhône-Alpes, président de la coopérative régionale. Alors qu’il n’y connait rien (ou presque) au travail de la terre, Florian accompagne son père pour un voyage d’études au Mexique, financé par un fournisseur de pesticides. Sur place, il est frappé par la misère et l’impact désastreux de l’agriculture occidentale industrialisée sur la population locale… et sur le monde. Cette épreuve est un choc pour Florian, qui sent alors retentir en lui l’appel irrépressible de la terre. À son retour, impossible de résister : le jeune homme deviendra paysan. Mais contrairement à son père, il privilégiera une agriculture écologique et responsable. Anne, sa fiancée, voit d’un mauvais oeil ce revirement de carrière… Et que dire de son père, qui incarne l’agriculture productiviste, censée « nourrir la planète » à grand renfort de technologie et de chimie !
Mon avis
Au moins quand on regarde la couverture, on trouve toutes les informations sur le récit qui va nous être proposé. Aucune surprise en perspective. Le titre est « L’appel de Cérès », la déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité et on voit un gars propret sur lui avec un sourire en caressant du blé. Donc, on devine qu’il va avoir une révélation et dans le bon sens du terme. En ouvrant l’ouvrage, on découvre un fils d’agriculteur, patron d’une coopérative assez aisé qui part bientôt à la retraite. Il fait venir avec lui son fils au Paraguay car il parle espagnol. Là on a le droit au pamphlet de l’agriculture intensive du soja qui contamine les sols, rend les gens malades, exploite les agriculteurs locaux, corrompt la police… Des produits à destination des européens pour l’élevage qui ne profite pas aux locaux. Et Fabien Rodhain insiste sur l’utilisation très importante de pesticide qui tue tout sauf la plante. Ainsi on rend les exploitants dépendant d’une marque et d’une forme d’agriculture. Le constat est similaire en France surtout dans la coopérative fictive Carap fournissant autant les bottes que les graines. N’est-ce pas un peu trop de maîtriser tout le circuit?
Mais, ouf, Florian commence à une prise de conscience et est touché par le bio. Est-ce raisonnable? En revenant chez lui, il trouve sa fiancée avec un autre homme. Par conséquent, lui aussi doit prendre un nouveau départ, comme cela tombe bien. On sent la structure assez classique aussi dès le début. Une mise en page et un découpage très standard avec les cases noirs. Même constat côté graphisme avec des personnages semi-réalistes, pas très beaux. Même constat dans la représentation des clichés avec par exemple, une femme blonde superficielle, pas très intelligente et une grosse poitrine. Logiquement, il y a des gros plans sur ses seins et son visage en pleine extase quand elle fait l’amour. Et son copain, lui s’envoie en l’air avec une copine de jeunesse sans aucun scrupule. Normal d’insérer de l’hypersexualisation et du sexe dans un récit qui tourne autour de l’agriculture. Sinon les puristes risquent d’être perdu en cours de route. Ce qui étonne alors, c’est pourquoi Pierre Rhabi a fait la préface? Est-ce car le sujet est rarement traité surtout dans une série grand public? « Informer, instruire et initier par la bande dessinée a parfaitement sa place ». Comment ne pas avoir envie de poursuivre suite à une phrase si positive d’un individu si lucide sur le monde.
Un premier tome audacieux sur le sujet et basique sur la forme. Dommage.
Zut…
J’ai du mal avec des trucs ultra classiques sur le fond et la forme. Surtout quand tu vois la force de la diversité dans la création.
Oui, je te comprends…
Je lirais toute la série car l’écologie et 9e art est mon sujet d’étude. Mais je crois que je vais râler en tournant les pages.
Dommage…