On ne naît pas agriculteur, on le devient. C’est plus qu’un simple boulot, c’est un vrai métier riche de sens. Mais il n’est pas pour autant simple et tranquille.
4e de couverture
C’est l’histoire d’un coin tranquille à la campagne. Un couple achève d’y retaper une vieille bâtisse devenue en dix ans de travaux une agréable maison. Un peu plus loin, trois jeunes paysans, convaincus qu’une autre agriculture est possible, tentent le pari du bio. Tout va bien, jusqu’au jour où la nouvelle tombe : le tracé d’une future autoroute passe ici-même. Durant une année entière, Étienne Davodeau a suivi ces gens crayon en main, a mené son enquête sur les origines de cette décision absurde et ses répercussions dramatiques sur la vie d’une région.
Mon avis
Etienne Davodeau n’est pas un bédéaste ordinaire. Il inscrit son nom dans la bande dessinée de reportage en France à l’image de Joe Sacco aux Etats-Unis. Le terme de reportage se rattache directement au monde du journalisme. L’homme se rend dans une ferme et il rencontre les trois paysans. Il va les suivre pendant un an et retranscrire assez fidèlement ce qui se passe. Un lien d’amitié se créé. Pour limiter tout écueil en imposant que sa vision, il fait valider ses planches auprès des intéressés. Et il le fait savoir au sein du récit pour donner plus d’authenticité. L’artiste est à la fois acteur et regardant. D’ailleurs, il se met lui même en scène et se représente. Il se nomme comme artiste embarqué. Sans détour, il évoque tout ce qui se passe comme la construction de l’autoroute A87. Pour en parler, le créatif rencontre plusieurs parties prenantes à l’exception des chargés de communication ainsi que les dirigeants d’entreprise. Il fait également des recherches dans la presse. On en trouvera des restitutions. Il évoque des choses très pragmatiques comme les relevés typographiques, l’exploration avec des archéologues ou les influences politiques.
Il évoque deux sujets importants. D’un côté, la constitution d’une ferme au sein d’une GAEC. Une volonté de trois hommes de ne pas se lancer dans une démarche productiviste. D’ailleurs, ils choisissent d’un commun accord de rester avec 70 vaches et faire du bio. La démarche est longue et plus contraignante, néanmoins elle correspond à leur éthique. Quelques cases illustrent l’agriculture conventionnelle avec son lot de produits phytosanitaires dans le but de produire plus pour gagner plus. Une contradiction entre ceux qui souhaite vivre en accord avec l’environnement et les autres. Il donne à voir le travail complet aussi bien des champs que la gestion des animaux. Sans omettre le soutien du syndicat agricole, la confédération agricole qui joue aussi un rôle dans le développement d’une autre agriculture. Malgré leur volonté, il y a aussi des aléas contre lesquels ils ne peuvent lutter comme la construction d’une autoroute. L’A87 bouleverse tout car des maisons, des champs vont être rasés ou à raz des habitations ou des élevages. Des mouvements citoyens se constituent pour lutter contre ces changements non négligeables. L’impact est national avec son lot d’influence qu’importe si le projet semble absurde et trop coûteux. Pour les autres qui n’ont pas les bons amis assez hauts placés, ils doivent s’adapter. Ils n’ont guère d’autres choix. Quand il est question de redistribué des terres, il n’est pas pris en compte si vous faîtes du bio ou pas. Les jeux d’influence se jouent aussi à ce niveau là. La solidarité atteint ces limites quand on touche au portefeuille. On entre en empathie avec les personnages principaux qui semblent honnêtes, passionnés et convaincus de leurs actions. Certains risquent de dire que ce n’est pas assez critique ou trop simple. Mais ce n’est pas la volonté de l’auteur. Toutefois, on n’en sort pas indemne de cette lecture. On veut aller plus loin pour comprendre le système et avoir nous aussi un impact.
Une lecture intéressante qui incite à donner un autre regard sur l’agriculture bio et le monde des affaires au niveau de l’état.
Prix reçu : Prix Tournesol Angoulême 2002
Ça, c’est parfait pour moi ! Je viens du rural 😉
tu as tâté de la vache 🙂 mais est-ce qu’elle était bio?
Oui, comme Chirac, j’ai flatté des culs de vaches ! je pense qu’elles étaient bios, mais je ne leur ai pas posé la question 🙂
Pour les prochaines fois, tu demanderas à la vache son orientation, bio ou pas? 🙂
Non, je ne les aime pas trop, ces bêtes, alors, je lui fouterai la paix ! Mais vu certains pis, ce sont des usines à lait et rien de bio dedans !
tu as déjà eu un conflit avec une vache?
Il y a différente taille des usines à lait. Il y a celles qui arrivent à peine à tenir debout.
Dès que tu dois manipuler une vache, la faire monter dans une bétaillère, les séparer et autres (je suis souvent commise pour aider les fermiers voisins, ils ont besoin de bras et de personnes qui n’ont pas peur des vaches), je peux t’assurer que j’ai bien des conflits avec des vaches et bien des chapelets de jurons ! mdr
mdr 🙂
Maintenant, on ne me demande plus rien, j’ai mal aux genoux, les fermiers sont pensionnés, leurs jeunes fils poursuivent et je ne fréquente plus les vaches :p
tu te contentes de ton chat 🙂
Oui, pire qu’un esclavagiste qui réclame qu’on le brosse deux fois par jour, comme un animal de concours ! mdr
et lui donner à manger 🙂
oui 😆
🙂