Ma première histoire de l’art en bd – Marion Augustin et Théo Calméjane

Il n’est jamais trop tôt pour initier les enfants à l’histoire de l’art. Rien de telle qu’une bande dessinée pour faciliter la médiation. La collection « Ma première » chez Casterman propose cette découverte.

4e de couverture
Grâce à Lina et Nino, deux jeunes héros curieux qui voyagent dans le temps et à travers le monde, le lecteur part à la découverte des plus grands moments de l’histoire de l’art.
Des peintures rupestres de la grotte de Lascaux aux installations d’Annette Messager, de la Renaissance avec Michel-Ange à l’impressionnisme de Monet, de la célèbre Joconde de Léonard de Vinci au Pop art d’Andy Warhol, les enfants découvriront les coulisses de la création ou de la réception des grandes oeuvres, aux côtés de leurs artistes, mis en scène avec panache.
Chacune des 27 oeuvres est abordée en une double-page de récit en BD contextualisé avec une reproduction de l’oeuvre. Une chronologie en bas de chaque page récapitule les événements importants.
Avec cette bande dessinée, l’histoire de l’art est un jeu d’enfant !

Mon avis
La lecture a été une vraie déception de la première à la dernière page. En effet, lorsqu’on s’adresse à des enfants, il faut simplifier pour aller à l’information directe. Pour impliquer le lecteur, rien de telle que de trouver leurs semblables incarnés par Lina et Nino. A chaque double page, on lit un récit d’une peinture. Ne vous attendez pas à une histoire vraie car c’est trop court pour s’étaler, expliquer et nuancer. Par conséquent, les artistes sont tous supers sympas, ouverts à la discussion, aiment les gens… On sait bien que ce n’était pas le cas. On oublie de montrer les ateliers avec beaucoup d’apprentis, le long temps de préparation d’une toile et des couleurs, les enjeux politiques et religieux… On ne parle pas des artistes avec la dépression, l’alcoolisme, la drogue… De même, l’enfant avant le 21e siècle était considéré autrement qu’une petite chose à protéger. Il était voleur, agresseur et même prostitué. Degas peignait des petites filles que des vieux messieurs achetaient pour satisfaire leur perversion sexuelle. On n’a pas toujours peint sur des toiles. « La Joconde » est peinte sur du bois et elle n’est pas très grande. Matisse se trouvait dans son lit et non dans un fauteuil roulant. Les informations sur les oeuvres et les contextes sont très peu présents. De plus, l’art inclus aussi la gravure, la sculpture, le dessin, le numérique, l’immersif… Tout ça, c’est mis sous le tapis. On est surpris qu’il n’y a aucune femme. Alors qu’elles ont toujours été présentes dans toute l’Histoire de l’art comme Artemisia Gentileschi, Élisabeth Vigée Le Brun, Rosa Bonheur, Berthe Morisot, Marie Laurencin… Une nouvelle lecture de la collection « Ma première » non convaincante.

Une bonne idée d’utiliser la bd pour initier les enfants, mais faut-il autant simplifier à l’extrême? J’en doute.

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