Voyages en Egypte et en Nubie de Giambattista Belzoni – Troisième voyage – Grégory Jarry, Lucie Castel et Nicole Augereau

Etre égyptologue demande beaucoup d’investissement surtout au 19e. Giambattista Belzoni ne baisse jamais les bras qu’importe les obstacles. Et sa femme aussi va prendre l’audace à bras le corps pour avoir des réponses.

4e de couverture
– Un individu sévit en Égypte contre les intérêts des Français. Il semblerait qu’il en veuille personnellement à ma vie.
– C’est bien fâcheux, mais en quoi cela me concerne-t-il ?
– Cet homme s’habille comme vous et il porte la même barbe. J’ai dû signaler sa présence aux autorités qui ont ordonné de tirer à vue.
– Enfin pourquoi ce type s’habille-t-il comme moi ?
– Mais pour faire croire que c’est VOUS qui me voulez du mal?!
– C’est absurde, qui peut croire une chose pareille ?
– Faites gaffe quand même, ce serait trop bête que les hommes des cacheffs, croyant poursuivre une copie, tirent sur l’original !

Mon avis
Quand on pense égyptologie, nous vient en premier à l’esprit Carter, Thoutmosis, Ramsès II, des momies, des pyramides… Et pourtant cette science est beaucoup plus complexe et étonnante. Depuis le 19e de riches individus ont décidé de devenir des aventuriers pour être les premiers à découvrir des civilisations. Derrière chaque quête se cache des enjeux aussi bien financiers que politiques. Par conséquent, il n’y a pas un seul étranger aussi bien en Egypte qu’en Nubie. La concurrence est rude même si elle est réduite en terme d’individus. Mais tout est permis pour nuire à l’autre pour le décrédibiliser et s’approprier ces trouvailles. Il n’est pas toujours nécessaire de chercher la fiction pour trouver des péripéties rocambolesques. Giambattista Belzoni (1778 – 1823) est une vraie source d’inspiration surtout qu’il existe des traces historiques de ces recherches. Il a été le premier à rentrer dans le temple d’Abou Simbel. Il révèle des tombes royales de première importance et ouvre la pyramide de Khephren à Gizeh. Il fait rêver ces concitoyens anglais grâce à ces dessins qu’il expose. Même Champollion sera émerveillé de la production. Ce géant de 2 m est marié à une femme de poigne, Sarah Banes, qui ne veut pas être une gentille épouse qui attend son mari. Non, elle aussi adore partir vivre des choses extraordinaires. C’est d’autant plus extraordinaires quand on connaît les possibilités très limitées offertes à ces dames.

Quel plaisir de tourner les pages et de voir l’Histoire autrement. Cette satisfaction a été partagé par une vraie communauté puisqu’elle a reçu le prix Château Cheverny de la Bande dessinée historique 2020 décerné aux Rendez-Vous de l’histoire de Blois. Il est rare de trouver des ouvrages racontant une vision d’une réalité qui a servi de base de connaissances à aujourd’hui aussi sérieux et drôle à la fois. Trois tomes sont bien nécessaire. Les dessins de Lucie Castel apporte beaucoup de dynamisme et de vraisemblance grâce à son tracé à la main. Les dessins sont d’une très grande richesse et précision. Un vrai régal pour la rétine. Le scénario de Grégory Jarry, associé à Nicole Augereau est très précis et audacieux. Malgré le sujet qui pourrait en effrayer plus d’un, se veut passionnant, curieux et surtout très amusant. Ainsi des historiens et des quidams peuvent prendre autant de délectation en tournant des pages. Qui a dit que l’on ne pouvait pas faire des albums brillants et drôles pour tout le monde. Le divertissement au service de la curiosité et du passé, que demander de plus?

Une bande dessinée d’une grande hardiesse qui fait autant rêver que rire tout en enrichissant son savoir. Pourquoi vouloir se passer d’une telle pépite?

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s