Hagard, enquêteur de l’Histoire – Tome 2 – Panique au Paléolithique – Mathieu Lavallée, Greg Blondin, Manon et Pascal Depaepe

Le paléolithique est une période très riche. Rien de tel que des expéditions éphémères dans le passé et des recherches pour mieux comprendre. Aucun doute qu’en accompagnant Hagard et ses copains de classe, vous changerez de regard.

La sonnerie vient de retentir et Hagard est en retard. C’est une chance car devant l’école il rencontre son héros, Pascal Depaepe, archéologue à l’INRAP et spécialiste du paléolithique. Il est là pour une raison bien particulière : donner le nom des trois gagnants du concours de dessin « Moi à la préhistoire ». Les lauréats pourront enquêter sur les traces des premiers hommes dans la Somme, sur trois sites. Sans surprise, notre jeune héros n’a pas gagné mais il arrive à se faire inviter dans l’aventure. Impossible pour lui de ne pas céder au sommeil pendant le trajet. Qu’elle n’est pas son étonnement de se réveiller en 1863, à Moulin Quignon à Abbeville avec son chien. La pression est présente car un Jacques Boucher de Perthes cherche des traces d’un homme antédiluvien. Une quête audacieuse au vu de la pression de nombreux religieux qui limitent la création de l’humain à ce qui est écrit dans la Bible. Céline, la nièce du chercheur s’inquiète pour lui. Son bras droit, Rifard, ne semble pas très honnête. Peut-il garder un oeil sur lui? Pas le temps d’agir qu’une mandille est trouvée. Preuve irréfutable? Malheureusement non car l’appât du gain pousse des faussaires à agir. Il va avoir son lot de stupeur en partant dans d’autres périodes. Il n’aura pas le choix d’agir surtout un auroch lui foncera dessus. Ou quand un bébé mammouth voudra faire sa connaissance. Heureusement que des autochtones lui viennent en aide. D’autant plus en pleine glaciation car sa légère tenue ne lui permettrait pas de rester longtemps vivant. Grâce aux chevaux, ils peuvent survivre. Tout est utilisé, de la viande au tendon en passant par le crottin. « Ben dis donc, vous êtes écolos au Paléo… Zéro déchets ». On va de saisissement à des éblouissements sans jamais s’ennuyer, bien au contraire.

Partons pour un voyage dans le temps, plus exactement dans le Paléolithique. Même si nous connaissons le terme, il n’est pas si facile d’en définir la période. Sous le titre, une fresque nous donne un indicateur entre 700 000 et 23 000 avant notre ère. Ainsi que des mots comme Néandertal à Caours ou homo sapiens sculpteur sans omettre une référence artistique avec les statuettes de Renancourt. Maintenant que le cadre est posé, il est possible d’aller au coeur du récit. Dès les premières pages, on fait la connaissance du héros, Hagard et du spécialiste dit crédit scientifique, Pascal Depaepe. Un homme d’expérience bien utile pour comprendre les prémices de la préhistoire avec ceux qui ont contribué à cette science. Comme Jacques Boucher de Perthes, considéré comme le fondateur du domaine cherchant les traces d’individus pré-Bible et aussi des preuves « que l’environnement a connu des périodes de glaciations caractérisées par un intense refroidissement de la planète. » Des apartés présentés à travers des rouleaux étalés en longueur de la page. Une approche très originale et bien amenée apportant le juste équilibre entre aventure et savoir. Mathieu Lavallée construit son scénario avec beaucoup d’ingéniosité. Il s’amuse vraiment avec ces voyages temporels. Expliquer une période historique spécifique n’est pas un exercice facile. Bien entendu, il prend quelques libertés comme le fait qu’ils parlent la même langue qu’actuellement. Et il affirme la présence des femmes même dans la chasse. Même si le fait qu’un chef de clan va donner sa fille à une autre tribu pour des alliances reste une pensée plutôt du 19e. L’équipe créative y arrive très bien et avec une grosse dose d’humour. On garde le sourire page après page et même quand on est adulte. Le dessin tout en rondeur de Greg Ballon aide à la bonhommie. Son travail fait penser aux illustrations de la série « Quelle histoire » que de nombreux lecteurs connaissent. Les couleurs de Manon en aplat favorise l’esprit joyeux et festif. Un vrai régal de lecture dont on sort conquis. Une certitude, on en veut encore. Aucun doute que cela inspirera des futurs vocations.

Une bande dessinée jeunesse qui incite à s’amuser en apprenant. Attention, une visite au musée risque de s’imposer par la suite.

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