La vie au sein de la tribu est très difficile pour Smilodon. Il passe son temps soit à la chasse, soit à boire ou soit à faire l’amour. Tout doit-il toujours tourner autour de son égo?
4e de couverture
À la Préhistoire, quand on était chef de clan, on pouvait se balader à poil, avoir plusieurs femmes, les échanger contre des chèvres.
À la Préhistoire, quand on était môme, on pouvait faire des batailles de bouses de rhino, vivre au milieu d’animaux tout mignons, les élever avec amour et les cuire à la broche pour les bouffer saignants.
À la Préhistoire, quand on marchait sur deux pattes, on pouvait se faire dévorer par un tigre à dents de sabre, mourir écrasé par un troupeau de mammouths, s’empoisonner entre rivales, se faire la guerre à dos d’aurochs laineux…
Yann et Lereculey nous offrent une aventure bien saignante de ces hommes pas franchement cro-mignons qui furent nos lointains ancêtres. Et ils nous prouvent à coups de brochettes de pangolin nappées de sauce à la fiente de chauve-souris, que l’humanité c’était davantage auroch’n roll, Avant.
Mon avis
Dès les premières pages, on se demande comment Dupuis a t’il pu accepter de publier cette bande dessinée. Peut-être que le scénariste et le dessinateur voulaient faire un pastiche. Mais si c’est le cas, il faut le dire, c’est complètement rater. Déjà, choisir la Préhistoire est un peu la facilité surtout pour installer un gars qui dirige sa tribu. Quelle magnifique opportunité de mettre en avant les théories rétrogrades du 19e siècle écrites par des hommes pour des hommes. Pour justifier une société avec la supériorité du masculin, il faut prouver que cela a toujours été ainsi. D’un côté, ces messieurs qui chassent et de l’autre ces dames, soumises, crétines qui attendent avec impatience que leur protecteur rentre. Dorénavant, on sait que c’est totalement faux. Que dire quand on lit un ouvrage de 2019 qui rend la gloire au masculinarisme. Le boss est grand, fort et il faut qu’il satisfasse ces besoins. Donc on utilise l’argument que les gars ont des besoins sexuels forts ce qui justifie d’aller baiser à droite et à gauche. Les femmes sont des nounous, boniches et objets sexuels donc soit soumise et tais toi. Sans omettre, qu’elles sont possessives, jalouses et caractérielles. La cerise sur le gâteau, est la représentation extrêmement misogyne avec des corps très minces et des énormes poitrines, toujours à l’air et offertes au chef bien aimé. Le summum du dégoutant est la scène où la petite fille dit la bâtarde veut coucher avec père. Bien entendu, elle ne comprend pas ce fait son père avec tous ces clichés de porno. Néanmoins c’est très choquant. Elle dérange son père en pleine action et se dit : « J’pige pas pourquoi papa est toujours occupé à faire des câlins à toutes les filles de la horde! Il est trop gentil avec elles!! Et moi alors? Et pis à quoi ça sert d’avoir fait une petite fille rien qu’à lui, s’il passe tout son temps à jouer avec d’autres filles? Et pis d’abord, elles sont trop grandes pour ça ». En quoi la pédophilie est amusante? On pourrait continuer encore longtemps sur l’aspect navrant pour ne pas dire autre chose. La vraie satisfaction est que la suite prévue n’a pas été produite. Ce bouquin va finir à la poubelle et vraiment sa place n’est pas ailleurs.
Une création dont on ressort écœuré et en colère. On se demande comment on peut faire un truc aussi réducteur et nauséabond de la première à la dernière page.
Je l’avais lue à l’époque, un peu limite, en effet, mais je ne connais pas bien les moeurs de la préhistoire, si ça se trouve, les mecs étaient bien ainsi, déjà….
Les travaux sur la préhistoire ont beaucoup évolué depuis le 19e siècle. Le cliché de monsieur chasse madame poireaute est vraiment d’un autre temps. On sait dorénavant avec l’évolution des recherches et la présence de femmes préhistoriennes, qu’il en était tout autre. Les Hommes de la préhistoire ne mangeaient pas de la viande tous les jours. Les femmes dessinaient dans les grottes. On a mis un coup de pied au cul à la vision misogyne. Alors quand une bd reprend ces vieux machins, ça m’horripile.