Le problème avec les expérimentations c’est que le résultat repose sur une zone d’incertitude. Comment faire quand tout commence à dériver vers la catastrophe? Faut-il alors se résoudre au pire?
4e de couverture
Capturé par l’armée et envoyé dans un laboratoire secret, Tetsuo prend petit à petit conscience de l’étendue de ses pouvoirs. Le Colonel espère que le jeune garçon, devenu le Numéro 41, sera l’un de ses plus brillants cobayes, mais Tetsuo possède une force indomptable : le goût de la rébellion. Une fureur chaotique stimulée par l’appel d’Akira dont les rêves filtrent à travers les tonnes de béton sous lesquelles il dort. Parmi les initiés, certains ont déjà compris que l’enfant va s’éveiller…
En 1989, Jacques Glénat rapporte d’un voyage au Japon une nouvelle bande dessinée qui fait fureur de l’autre côté de la planète : Akira, signée Katsuhiro Otomo. Une première tentative de publication en kiosque n’est qu’un demi-succès et il faut attendre l’arrivée des recueils de 184 pages pour que débute véritablement la révolution Manga…
Aujourd’hui, 10 ans après l’arrivée de cette bande dessinée nouvelle en France et pour commémorer leur trentième anniversaire, les Éditions Glénat ont décidé de proposer Akira dans sa forme originelle : de gros recueils de 364 pages noir et blanc, brochés et bon marché. Un hommage à ce chef-d’oeuvre du 9ème art qui ravira ses nombreux fans et permettra de faire découvrir aux néophytes toute la puissance de la bande dessinée de cette fin de siècle.
Mon avis
Quel véritable plaisir de se plonger dans l’aventure d’Akira! On n’en prend plein les yeux et les neurones s’agitent lorsqu’on tourne les pages. Katsuhiro Otomo n’a pas fait dans la demi-mesure dans la création de sa série devenue dorénavant culte dans le monde entier. Tetsuo prend progressivement conscience de l’étendue de ces pouvoirs et va en faire bien entendu mauvais usage. Quand tu te crois le plus fort, tu souhaites te confronter à celui que l’on prétend plus fort que toi. Qu’importe les conséquences pour le reste du monde. Le culte de l’égo, il n’y a rien de meilleur au monde. Toute comparaison avec des situations réelles n’est pas du tout inappropriée. Le gamin orgueilleux veut réveiller Akira pour voir de quoi il est vraiment capable ce numéro 28. Rien ne va se passer comme prévu. Malgré un très grand nombre de cadavres, les deux fous furieux sont dehors. Heureusement que Kei et Kaneda sont sur leurs talons car ils sont peut-être les seuls à pouvoir éviter la pire des catastrophes.
L’édition en gros volume permet vraiment de s’immerger plus dans les cases. Le mangaka travaille l’aspect visuel pour donner vraiment plus de dynamisme et de mouvements. Notre imaginaire voit courir les personnages pour fuir ce qui est une prouesse dans une suite d’images fixes. On sent l’influence du cinéma dans la construction de la mise en page. L’action est au coeur du récit avec des courses poursuites, des échanges de tirs, des bagarres… Pas le temps de souffler. La psychologie des personnages n’a pas été mise de côté pour autant. Tous possèdent leurs caractères, leurs forces, leurs faiblesses et ce qu’ils sont capable de faire pour défendre leurs convictions. Aucun ne nous laisse insensible. Ici rien n’est laissé en surface comme bien des mangas qui veulent juste produire de la quantité au détriment du reste. « Akira » est une oeuvre totale montrant aussi les limites de l’être humain. A toujours trop vouloir être les premiers et être les maîtres du monde, les conséquences se reportent sur l’ensemble de la population. La science joue un rôle incontournable dans cet essor. Surtout après une troisième guerre mondiale, une bombe atomique, une société qui peine à se relever, a t’on besoin d’un nouvel élément cataclysmique? Par chance, une bande secrète lutte en secret pour essayer de préserver les choses. Est-ce le dernier espoir de l’humanité? Nous avons une bande d’humains, une bande de vieux avec des supers-pouvoirs et une secte dirigée par une vieille femme étrange et mystique. Deux clans se construisent, les frontières sont-elles vraiment étanches? Pas le choix de lire le tome 3.
Une lecture percutante qui a donné les lettres de noblesses au manga moderne.
L’avis Les Blablas de Tachan : « Akira confirme son statut d’oeuvre culte avec ce deuxième tome qui forme un tout avec le précédent. J’ai très hâte de poursuivre l’aventure et de découvrir le fin mot de cette histoire. »