Mener une rébellion au coeur de la ferme semble difficile mais pas impossible. Grâce aux précieux conseils du rat Azélar, Miss B pousse à agir avec intelligence. Toutefois, la souffrance à ces limites.
4e de couverture
L’hiver a gagné le château. Le climat est rude pour ses habitants, d’autant que le Président Silvio continue de faire régner la terreur… Mais Miss B et ses amis, le lapin César et le rat Azélar, n’ont pas dit leur dernier mot. Baptisé « les Marguerites » , leur mouvement, continue les outrances au taureau dictateur, refusant le port de collier à grelots et exigeant la gratuité du bois pour tous les animaux. Pour être mieux entendus, ces courageux compagnons bravent le froid chaque nuit pour faire un sit-in sous les fenêtres de Silvio. Mais pour Miss B, vaincre la dictature ne peut se faire qu’en évitant le plus redoutable des pièges : la tentation de la violence. Parviendra t-elle à convaincre ses amis de résister pacifiquement ? Le défi semble bien difficile…
Mon avis
Xavier Dorison est vraiment un excellent scénariste. Il fait monter la pression d’un cran et nous pousse à réfléchir aux limites de la contestation. Vouloir se débarrasser d’un dictateur c’est bien toutefois que faut-il mettre à la place? Est-ce qu’une fois l’individu au poste de chef, il ne se transforme pas en être égocentrique? Le Président Silvio a chassé les cochons et le quotidien est toujours plus rude. Miss B écoute les conseils du rat Azélar pour mener à bien la révolte mais il n’oublie pas de la prévenir. Vouloir changer les choses pour plus d’égalité et d’équité c’est bien. La nature humaine a bien des travers et se laisse trop souvent dicter par la haine ainsi que la colère. Impossible de ne pas être touché par cette solidarité qui met en branle certes le système. Néanmoins, ils résistent à ne pas acheter le bois qu’ils vont chercher à grand peine. Impossible pour le pouvoir de les arrêter. Sous quel prétexte? Le froid glace leurs corps. Ils tiennent. Et quand on leur propose du bois à 50%, ils refusent. C’est gratuit ou rien. Comment ne pas perdre la face? La solution est simple. Donner au soulèvement un bouc émissaire sur lequel se défouler fera l’affaire à la populace. Le sang coule pour reprendre les choses comme avant, comme si rien ne s’était passé. Dorénavant, les autorités savent aussi qui est l’ennemi à abattre : Miss B.
Une véritable claque cette bande dessinée. Il n’est guère difficile de faire le parallèle avec la réalité. Que sont-ils devenus les parties populaires (et non extrémistes) nés pendant les crises? Plus rien. Dorénavant, on a des populistes qui prônent la haine à qui mieux mieux. Les stratégies existent des deux côtés en connaissant les failles de chacun. Après avoir tourné les pages, on finit sur une note assez négative. Faut-il pour autant croire qu’il n’est pas possible de modifier des choses? L’espoir est-il inutile? Non. Il va falloir agir autrement et être plus persuasif. L’intensité de la lecture se fait aussi grâce au magnifique travail de Félix Delep. Un dessin d’une grande précision avec des visages tellement expressifs. Absolument rien n’est laissé de côté. On est saisi par la beauté graphique qui est sublime. D’ailleurs, l’envie d’admirer les planches originales se fait sentir. Le duo formé est incroyable et promet une suite des plus époustouflantes et stupéfiantes.
Une série incroyable qui se lit, se prête, s’offre, se partage et se met dans sa bibliothèque bien entendu.
Pas encore lu cette série, mais j’ai envie !
Tu vas adorer car les sentiments sont tellement denses avec une envie de justice et de vérité.
Génial !