On commence à entendre un peu partout parler d’effondrement. Faut-il comprendre que demain notre société va s’arrêter et que l’on va tous mourir? Quelques explications s’imposent.
4e de couverture
« Papa, c’est quoi cette histoire de fin du monde ? »
Entre effondrement du vivant et effondrement possible de notre société… le mot plane comme une ombre au-dessus de notre époque.
Mais de quels effondrements s’agit-il ? Peut-on en parler aux enfants sans les angoisser ? Avec quels mots ? Et aussi, pourquoi certains boomers ont-ils tant de mal à comprendre ?
Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle tissent une discussion à bâtons rompus entre générations avec pour horizon la préservation des liens.
Mon avis
Dans la collection « expliqué à » nous voudrions celui consacré à l’effondrement. L’accumulation des catastrophes naturelles dans le monde est la preuve indéniable qu’il se passe quelque chose de grave. Les climatosceptiques affirment toujours que c’est quelque chose d’ordinaire, pas de quoi s’affoler. Mais Pablo Servigne est d’un autre avis et se fait entendre. Son créneau : la collapsologie. Rassurez-vous, il n’aborde nullement ce thème bien que l’effondrement y soit assez concomitant. « Effondrement climatique ou effondrement énergétique. Il faut choisir ». N’oublions pas que la collection a pour objectif d’être un outil de médiation et de vulgarisation à destination du grand public. Elle aborde aussi bien la culture, la science, le racisme…
L’auteur principal traite le sujet à travers trois discussions. La première avec sa plus jeune enfant, mineur de 12 ans, qui voudrait mieux comprendre le rapport ce qui se passe. En cours, elle n’a pas tout compris ce dont parlait l’enseignant. Est-ce si grave? Pourquoi les générations d’avant n’ont rien fait? Est-ce qu’ils vont tous mourir bientôt? La solastalgie touche de plus en plus d’adolescents. La pédagogie se révèle assez nécessaire. L’échange père/fille se veut libre, sans tabou et adapté à l’autre.
Le ton se veut plus impliqué avec Camille, adulte qui manifeste et va dans des ZAD. Il est énervé de la présence de la violence policière amenant à des affrontements. Les médias ne retiennent que la réponse et non l’attaque. L’espoir n’est pas vraiment au bout du long couloir car c’est difficile de faire face aux lobbies, aux pressions financières rattachées au pouvoir. Qu’importe, il faut lutter pour se faire entendre et valoriser un contre pouvoir. Le discours change avec les grand-parents qui prennent ça pour des fadaises. Ils en ont vu des choses depuis qu’ils sont jeunes et ils sont encore là. Néanmoins, comprennent-ils les enjeux actuelles? Ne peuvent-ils vraiment pas agir? Ils ont même intégré comme normal le technosolutionnisme. « Notre société aborde les catastrophes avec les seuls outils qu’elle connait : les solutions techniques et l’égoïsme, régulé par le marché ».
Malgré le sujet assez sensible, le message reste positif et constructif. Le futur n’est pas encore totalement inscrit. Donc il est possible d’agir et ensemble c’est beaucoup mieux. Rappelons la règle des quatre R : Résilience, Renoncement, Restauration et Réconciliation. Une lecture qui sème les graines de la réflexions, du doute et de l’envie de plus s’impliquer. Il n’est pas seulement question d’environnement. L’aspect social est à considérer. « A l’inverse, les pyramides entretiennent surtout les sentiments de peur, de mensonge, et donc de défiance et de manipulation. Si tu te situes en bas de la pyramide, il y a deux cas de figure : ou bien ta place te plaît et tu vas essayer de te faire discret pour qu’on ne te mette pas ailleurs; ou au contraire, tu souhaites grimper plus haut, et alors c’est mécanique, tu n’as pas d’autres choix que de mettre ton pied sur la tête des voisins. Pas très favorable aux sentiments de confiance et de sécurité! ». Gardons à l’esprit que « pour que l’entraide se maintienne dans un groupe, il faut être attentif à trois sentiments essentiels : sécurité, confiance et équité. »
Un livre pertinent qui incite à réfléchir à notre société aujourd’hui et celle possible demain.
Oui, ça me ferait du bien que l’on m’explique à moi aussi…
je trouve que c’est bien d’avoir des livres pas très gros, pas trop complexe et sans jugement. Et en plus, tu peux le faire suivre en famille pour en discuter ensemble.