Au-delà de notre simple vision, se cache des univers d’une grande richesse et d’une grande diversité. Certains possèdent l’aptitude de voir l’invisible et même de le convoquer. Mais n’est pas trop risqué?
Le monde n’est pas celui que tout à chacun voie. Des êtres étranges sont présents partout dans l’ensemble des espaces de vie. Pourtant certains possèdent le don de clairvoyance pour percevoir l’Ether. Les failles dimensionnelles sont de plus en plus présentes. Un homme veut changer les choses et pour ça M. Harryhausen est prêt à tout. Le professeur en philologie occidentale s’invite avec son fidèle serviteur à la soirée de l’archéologue Sanders-Whitby. Sa présence dérange la haute société. Le pauvre homme a perdu sa femme pendant une séance de spiritisme. Pour cela, il devient un reclus. Qu’importe, il décide de mener l’enquête. Car Mme Sanders-Whitby, l’épouse de l’hôte, est la fille de feu Mme Kowalski. Bien qu’elle ne possède pas vraiment les pouvoirs médiums de feu sa mère, elle s’est mettre à profit la fortune héritée. Une mère qui a su développé ses capacités. Elle a pu prévoir la date de sa mort à l’heure prêt mais elle a aussi rendu la force au culte d’Ashra. Donc ce n’est pas un hasard que lors d’une conférence, un spécialiste retire les bandes d’une momie. Dessous c’est un corps bien étrange qui apparaît. L’étonnement ne s’arrête pas en si bon chemin. Lors d’une séance de divination, l’officiante produit quelque chose des plus improbables. M. Harryhaussen joue la provocation en criant à l’imposture. Que dire face à l’arrivée d’une pieuvre géante détruisant tout sur son passage? Pourquoi la secte d’Ashra appellerait le serpent de feu, Kundalini Shakti? Pourquoi doivent-ils avoir le serviteur étrange en cagoule auprès d’eux? Il va falloir attendre la suite pour espérer quelques réponses.
La couverture a de quoi piquer notre curiosité. Déjà l’apparence globale qui n’est pas sans évoquer les livres publiés par Hetzel dont les fameux romans de Jules Verne. Epoque où le spiritisme avait le vent en poupe. Tout le monde voulait discuter avec un être cher décédé. Pour satisfaire les gens riches, on n’hésitait pas à faire bouger des tables et créer quelques illusions d’optique, aidant les prémisses de la magie. On se doute un peu du thème grâce à la canne que tient en main M. Harryhausen, qui est bien plus qu’un objet indiquant son statut social. Benni Bodker pousse le sujet beaucoup plus loin avec une secte vouant un culte à une ancienne croyance indienne leur permettant d’accroitre fortune et pouvoir. Un homme décide d’entrer en résistance et tente de faire de son mieux. Deux clans se mettent en place pour une forme de lutte. Seulement leur force n’est guère du même niveau. L’espoir est quand même permis puisqu’il y a un tome 2. C’est vraiment très riche avec beaucoup de détail. Pour l’instant, il est difficile à dire si c’est opportun pour la suite ou non, ou si c’est pour montrer un espace de connaissance complexe. Devrions-nous y voir une référence au monde de Cthulhu? L’auteur jeunesse danois ne ménage pas ses mots pour emmener son lecteur dans un univers assez singulier. Rune Ryberg réalise un graphisme qui n’est pas sans rappeler celui de Joann Sfar. Les dessins sont d’une grande richesse et donne le pouvoir à son imaginaire. C’est fabuleux de regarder ces tentacules grossir, prendre de la place jusqu’à devoir faire de grandes cases. Les couleurs de Laerke Emmark sont explosives et curieuses. On a l’impression qu’il a pris quelques composants hallucinogènes lui permettant ces aplats de couleurs rouge ou mauve en total adéquation avec le graphisme. Même si cela a quelques lourdeurs, on s’amuse à se plonger dans cette folie douce.
Une première partie curieuse qui donne très envie de découvrir la suite pour connaître le fin mot de l’histoire.