Pour acquérir des matériaux rares, les puissants n’hésitent pas à entrer en conflit. Celui qui est le plus riche gagne ce dont il a besoin. Pourtant un homme de volonté peut tout changer.
4e de couverture
Un scientifique africain décide de reprendre le destin de son pays en main. Malgré leurs moyens financiers ou technologiques, les pays développés ne parviennent pas à sortir son pays de la famine. Les fabuleuses ressources de l’Afrique finissent toujours par pervertir l’aide étrangère. Le brillant Dr Ita veut s’affranchir d’un système devenu pernicieux, grâce à une solution génétique contestée.
Mon avis
Delcourt propose un nouvel album dans la collection Les Futurs de Lui Cixin. L’auteur chinois est connu internationalement pour ces nouvelles en SFFF. Afin de leur donner une nouvelle dimension, 15 d’entre elles ont été adaptées. Pour « L’ère des anges » Sylvain Runberg et Ma Yi se partagent le travail pour mettre en image un récit. Direction la Xambie, en Afrique, où la guerre fait rage presque non-stop. Les populations civiles souffrent terriblement. Le professeur Ita a pu se former dans les meilleures écoles pour sauver les gens de la famine. Son expertise l’amène à progresser dans le domaine de la génétique. Les conditions géopolitiques de son pays empire. Il n’a pas le choix, il quitte la multinationale dans laquelle il travaille pour retourner sur sa terre natale. Avec d’autres chercheurs africains, ils explorent les limites du génome. A partir de là, la face du monde va changer.
L’auteur et le scénariste sondent la vacuité humaine. Qu’est-ce que l’individu ne serait pas prêt à faire pour de l’argent et du pouvoir? Plus on monte haut dans la hiérarchie surtout du côté des politiques ainsi que dans l’armée et plus on veut s’enrichir. Modifier l’ADN c’est choquant éthiquement, surtout quand se sont des africains qui possèdent la techno. Si l’armée américaine pouvait se doter de cela, ils pourraient gagner plus vite les conflits. Face à la volonté d’une personnalité et de ses revenus, il est difficile de faire face. En 20 ans, Ita a créé des êtres qui volent dans le but de ne plus être limiter par des frontières. Tout le monde peut gouter à la liberté sans laisser de mort derrière soi. Une image un peu trop utopiste avec un happy end des plus mignons. Après tout, pourquoi la fiction ne permettrait elle pas de croire en l’homme et d’espérer en des lendemains meilleurs? Le soft power n’aura pas toujours le dernier mot. On peut rêver. Et on en revient à affirmer la force du techno-solutionnisme. Graphiquement, c’est un peu dérangeant. Le dessin est semi-réaliste avec des teintes un peu hésitante. Au début, cela demande un effort d’adaptation. Puis la qualité du scénario prend le dessus et on s’y fait.
Une bande dessinée qui veut donner à faire croire en l’homme. Est-ce le bon choix?

Les futurs de Liu Cixin, tome 10 : L’ère des anges
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