L’homme qui aimait les plantes – Stéphane Piatzszek et Benoît Blary

Plantes et médecine ont un lien très fort. Jacques Fleurentin a consacré sa vie à son étude et à son référencement. Une aventure humaine qui a fait de lui un homme meilleur.

Tout commence à Metz, au cloître des Récollets où l’on trouve un jardin des plantes toxiques. Des parents s’inquiètent que leur fils touche des fleurs. C’est dangereux. Jacques Fleurentin permet d’intervenir pour donner des explications. « Il y a un adage en pharmacie : la dose fait le poison… Ou le remède ». Rien de telle pour aborder un peu plus en profondeur l’histoire riche de certaines plantes. On commence l’aventure avec l’anthémis. C’est un prétexte aussi à découvrir le parcours de vie de l’ethnopharmacologue et pas uniquement dans le cadre de sa thèse. Il a voyagé à travers le monde avec une appétence pour le Yémen. « Nommer les plantes, telle fut ma première difficultés. les Yéménites, comme tous les peuples du monde, ont nommé dans leur propre langue les plantes utiles, magiques ou rituelles ». Jean-Marie Pelt, professeur encadrant, un vrai passionné, curieux et appréciant transmettre l’a vraiment aidé à suivre le chemin de sa destinée. Ce fils de pharmacien qui devait reprendre l’officine de son géniteur a choisi une autre voie avant de créer une herboristerie. Grâce à son expérience, il s’est mis au service des humains en doute et en souffrance à travers l’analyse et l’étude. La plupart de ces compagnons éphémères, il les connait aussi bien leur utilisation traditionnelle que dans celle préventif ou thérapeutique. « Notre médecine à base de chimie ne peut pas répondre à tout. Aujourd’hui, des patients en échec thérapeutique viennent à la pharmacie même sur conseil de leur médecin… Et il y a tous ceux qui sont fatigués de la chimie, des antibiotiques puissants mais qui brusquent les corps ». Il reste encore de nombreuses plantes à comprendre et rendre disponible à tous. Un passage est ouvert à toutes les découvertes à venir.

On oublie souvent l’incroyable richesse d’une plante. Sous ces quelques feuilles vertes se cachent des trésors avec des vertus souvent insoupçonnées. Partout sur la planète, des territoires regorgent d’herbes médicinales et de guérisseurs ainsi que guérisseuses. La plupart de leurs vertus sont connues depuis l’Antiquité comme l’aïl des ours, du cerfeuil, de l’aubépine… Le savoir empirique se diffuse et concerne tous les domaines. Faire débuter le récit au cloître des Récollet, datant du 14e, permet de souligner la vraie fonction du lieu avec les fonctions des plantes médicinales, reconnues même par Charlemagne. Une immersion totale réussi qui convainc aussi bien les adeptes de la phytothérapie qu’un néophyte. Aucun doute que la perception de ce qui nous entoure va changer même l’acceptation de l’appellation commune des végétaux et animaux. Stéphane Piatzszek n’omet pas d’aborder l’aspect industriel inhérent à la recherche. Toute exploitation d’une plante propre à une culture oblige l’organisme à reverser de l’argent à une population ou un pays. Est-ce vraiment respecté? Le scénariste n’aborde pas les questions faisant controverse. Le graphisme de Benoît Blary assez classique renforce cette proximité entre le sachant et l’ignorant. Les détails sur la nature rappellent les planches des botaniste. Une représentation qui souligne l’intemporalité du vivant non humain. Tout comme les représentations des périples en pleins désert par exemple faisant raisonner l’imaginaire de chacun avec des images vues au cinéma. On referme la bande dessinée très enrichie avec l’envie d’aller plus loin. Développer la curiosité des lecteurs, c’est un beau cadeau satisfaisant.

Voir les plantes comme des ressources n’est pas donné à tout le monde. Arrivé à le faire comprendre à tous est aussi une chose compliqué que certains arrivent à faire avec talent.

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