Est-ce que l’art doit être éloigné des préoccupations de la société? Bien entendu que non. La preuve avec ce voyage artistique au coeur de l’art écologique.
4e de couverture
Depuis plusieurs décennies, les artistes s’emparent d’enjeux sociétaux et environnementaux. Chacun à leur manière, ils alertent, mobilisent et explorent des solutions artistiques pour renouer avec la nature. À chaque discipline ses techniques et son pouvoir propre pour marquer l’imaginaire collectif et agir pour l’environnement.
Mon avis
L’ouvrage se structure en 5 catégories où sont répartis les différents artistes d’art contemporains. « Aussi ce n’est pas un hasard si l’écologie est devenue un thème de prédilection des artistes contemporains : il s’agit de l’enjeu majeur de notre temps. » Il faut voir dans les oeuvres un reflet des préoccupations de l’ensemble des citoyens de la terre. C’est aussi une façon de porter un regard sur le passé, faire un constat sur le présent et laisser une trace pour le futur. La conscience écologique prend plus de sens au global. Cela ira parfois plus loin qu’une simple réalisation avec des activistes.
Alerter – Rendre visible la destruction des écosystèmes et l’urgence climatique
A l’oeil nu, il n’est pas toujours possible de voir les changements climatiques par exemple. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas en rendre compte. Les démarches sont variées pouvant être assez classiques avec une approche documentaire ou plus moderne avec des installations.
Edward Burtynsky réalise de magnifiques photos vues du ciel où il montre l’impact de l’homme sur les espaces naturelles. Il a montré l’eau polluée des rivières aux Etats-Unis, l’extraction des sables bitumeux d’Alaska ou encore les forêts dévastées par l’industrie de l’uranium. L’impact est immédiat quand on comprend ce que l’on voit.

Dans sa série « Portraits submergés », Gideon Mendel montre à travers ses photographies l’impact de la montée des eaux sur les lieux d’habitation. Les images n’ont guère besoin de beaucoup d’explications pour en comprendre le sens et sa dure réalité.


« Chaque minute dans le monde, l’équivalent d’un camion benne rempli de déchets plastiques se déverse dans l’océan ». Mandy Barker présente de façon très esthétique des débris de plastiques récupérés sur les plages du monde entier. C’est à la fois très beau, attirant et effrayant.
Le monde des amphibiens, des poissons et des insectes connaissent de plus en plus de modification. « Brandon Ballengée mène une série d’expérience, avec le public et des bénévoles, afin de mieux comprendre les mécanismes responsables de leur déformations. Les résultats de ces expériences sont exposés dans des musées et diffusés à la communauté scientifique. »
L’Amazonie est une zone des plus importantes car elle est considérée comme le poumon du monde. Les forêts sont brulées, arrachées pour de la mono-culture. Sebastiao Salgado est un photographe reconnu mondialement qui montre aussi bien les peuples autochtones que la déforestation de la forêt. Avec sa femme, ils ont lancé un programme pour replanter des arbres dans des zones protégées.
Imaginer et se projeter
Suzanne Husky propose d’utiliser un art traditionnel, la tapisserie médiévale, avec la tapisserie pour parler des combats écologiques.
Stéfane Perraud et Aram Kebabdjian ont réfléchi à la question sur comment informé les générations futures d’une zone d’enfouissement de déchets nucléaires. Ils seront là pendant 100 000 ans. Les artistes proposent alors de teindre la forêt génétiquement modifiée en bleu. Ainsi l’étrangeté incitera à sa protection.
Retrouver la nature en soi
En 1962, Rachel Carson sort son livre « Un printemps silencieux » qui est un vrai raz-de-marée. Elle y dénonce les effets des pesticides. Son ouvrage est à l’origine des premiers combats environnementaux et montrer que les femmes ont aussi des choses à dire de valeur. Certains lui attribuent la naissance de mouvement d’éco-féminisme.
Tomàs Saraceno trouve son inspiration dans les araignées. Pour collaborer avec eux, ils les placent dans des espaces assez grand et expose leur travail de toile.
Agir
En parlant d’action, on pense forcément à Agnes Denes. En 1982, elle plante un champ de blé, en plein coeur de New-York, entre le World Trade Center et la statut de la Liberté. Elle veut prouver les conséquences écologiques en parallèle des choix économiques. En vendant son blé côté en bourse, elle n’a pas gagné beaucoup.
En 2004, John Jordan et Isabelle Frémeaux créent le Laboratoire d’Imagination Insurrectionnelle (Labofi) rassemblent des artistes et des activistes pour créer des actes de désobéissance contre les pratiques non durables.
Le street artiste Banksy lui aussi essai de sensibiliser les citoyens aux catastrophes naturelles. Ainsi en 2009, il tague un message sur une façade d’un immeuble sur les rives du Regent Canal à Londres. On pouvait y lire « I don’t believe in global warming » (« Je ne crois pas au changement climatique »). Mais l’eau en montant couvre le texte. En 2010, sur les ruines d’une usine à Détroit aux Etats-Unis, « I remember when all this was threes » (« Je me souviens de quand tout cela n’était que des arbres »).
Réparer et proposer des alternatives
Harriet Feigenbaum décontamine des sites miniers pollués à l’aide de plantes. Sa démarche est considérée comme une oeuvre d’art. Elle va aller plus loin pour trouver les plantes les plus adaptées à l’érosion et l’acidité du sol.
Jason deCaires Taylor et Jérémy Gobé forment un duo créatif avec une démarche des plus profitables à la nature. Le premier réalise des sculptures souvent humaines et l’autre a développé un système qui permet au corail de se fixer sur les oeuvres d’art. Les oeuvres touchent le public à travers les sujets abordés. Le résultat est vraiment magnifique et utile.
Une petite mise en bouche assez intéressante qui donne envie d’aller plus loin. Penser le monde autrement est possible et les actions pour le faire ne manquent pas de diversité.
Ca me rend curieuse de le feuilleter, cet ouvrage !
Il y a un mooc sur Funmooc sur art et écologie avec les même oeuvres et les même explications 🙂
Un très beau livre ! J’irai voir le mooc au cas où j’aie le temps de le suivre…