Est-ce que la place de la femme est définitive? Doit-elle être à la fois belle et organisée pour plaire aux hommes et pouvoir travailler tout en s’occupant de la maison ainsi que des enfants? Emma va y répondre franchement.
4e de couverture
Il y a toujours un moment dans les discussions entre femmes où l’on s’en remet aux dessins d’Emma, sur le ton de : «C’est exactement ce qui m’est arrivé.» Après son formidable succès en librairie Un autre regard, cette bédéaste amateur revient sur le devant de la scène médiatique avec une BD, publiée sur internet, intitulée «La charge mentale». Elle y décortique ce qui pèse sur les femmes, contraintes d’organiser les tâches ménagères et leur éventuel partage. Sur Facebook, son histoire a été «likée» 76.000 fois, partagée 215.000 fois et commentée par 21.000 internautes. Des chiffres colossaux. Un article sur l’express.fr a été lu 1million 800000 fois le record depuis la création du site. J’ai été un peu dépassée par le succès de cette BD, je ne m’y attendais pas. J’ai eu du mal à répondre à tout le monde, alors que d’habitude, j’essaye de le faire, nous explique Emma. Je suis ravie que le sujet soit sorti du seul cercle féministe et que ça ait touché des femmes pas du tout engagées. Cela me donne de l’espoir pour la suite.» Depuis plus d’un an, cette dessinatrice du dimanche livre ses réflexions sur des sujets sociaux et féministes à travers ces images naïves, postées sur son blog «Emma Clit» et sur Facebook, où elle a plus de 218.000 abonnés. Elle en a tiré la BD Un autre regard, parue au mois de mai aux Editions Massot. Dans ce nouvel album, suite du premier, on y trouvera des séquences féministes inédites qui évoquent les BD de la suédoise Liv Strömquist, sur la violence conjugale entre autre. Le point commun de ces situations, c’est qu’elle ne sont pas dues à la malchance, mais à une société qui maltraite certaines catégories de population.» Sommaire Montrez moi ces seins que je ne saurais pas ne pas voir Fallait demander L’attente Travaille ! (Pourquoi ?) Détends-toi !
Mon avis
Emma fait partie de ces premières femmes à critiquer le patriarcat dans le 9e art. Dorénavant, on trouve beaucoup plus de femmes investis dans la dénonciation des discriminations qu’elles subissent. Les historiennes, les archéologues, les scientifiques… prennent la parole et partagent une autre vision du monde sur du long terme en partant du passé jusqu’à nos jours. Tout est construction et non une réalité absolue. Qui a dit que les femmes devaient s’occuper majoritairement des enfants, faire la cuisine, le ménage, organiser les vacances… ? L’homme n’a t’il pas l’aptitude naturelle pour le faire? Est-il trop intelligent pour gérer sa progéniture ou faire la cuisine? On sait bien que non. Changer les rôles n’a rien d’aisé et des deux côtés du couple. Il faut accepter que l’autre fasse des choses et pas comme vous. Et l’autre doit prendre l’initiative des faire des choses qu’il ne faisait. Sa compagne n’est pas sa mère qui doit lui dire quoi faire et quand. S’il y a de la vaisselle à faire, il faut prendre l’éponge et hop. Si monsieur sort avec ces collègues parfois, madame doit aussi pouvoir le faire. L’égalité progressivement trouve sa place avec la volonté de chaque participant. Emma affirme son féminisme convaincue pour faire bouger les frontières. Qu’importe son dessin assez enfantin, seul le message compte. Elle aborde d’autres sujets comme les boulots de merde ou le jugement sur une pratique que l’on peut considérer. Cela donne envie d’avoir plus loin avec des lectures complètes et réflexives avec Gisèle Halimi, Michèle Perrot, Titiou Lecoq.. Une façon de poser le cadre du problème pour permettre aux lectrices de se poser des questions et éventuellement d’agir.
Un tome qui introduit bien des problèmes de discriminations femme/homme pour inciter à aller plus loin.