Sandrine et Flibuste décident d’aller mener des enquêtes sur la violence animale. Les concernés ont la parole et ils n’ont pas leur langue dans la poche. Dénoncer est le premier pas vers une prise de conscience.
Les animaux sont présents depuis l’origine du monde. Toutefois leur rapport à l’Homme est un peu particulier. D’ailleurs cela incite à de très nombreuses questions éthiques engendrant des controverses aussi bien dans le monde de l’alimentation, du médical que de l’alimentaire. Pour mieux poser un regard critique, il faut demander aux intéressés leur avis. Sandrine accompagnée de son fidèle compagnon canin, Flibuste vont à la rencontre des animaux aussi bien d’élevage que vivant en milieu naturel. On va échanger avec Hansel, renard vivant dans la forêt; Cyrielle, cheval de course, Marc Mc Shark, requin de cinéma; Titi, Titou et Gérard, rats de laboratoires… et tout pleins d’autres. Mais notre duo va les interroger sur des sujets bien précis. Ils sont tous victimes de violence que cela soit l’élevage intensif, le broyage à vif des poussins mâles, la chasse à cours, le tournage au cinéma… Bien entendu, ils abordent des sujets très sensibles comme la corrida et le foie gras. Pourquoi ces pratiques ont-elles lieus? Est-on encore dans un rapport de valeur entre l’humain et l’animal? Dans un monde où l’écologie devient une revendication, est-ce que cela change quelque chose?

Une certitude, on ne lit pas cette bande dessinée par hasard. Tout est indiqué sur la couverture, aussi bien le titre que de nombreux animaux. La violence animal a toujours existé. Est-ce que cela suffit à l’expliquer? Maintenant nous possédons une source de connaissance assez importante, ne faut-il pas alors changer son fusil d’épaule? Sandrine Deloffre en est persuadée et elle le prouve dans son ouvrage. Pré-publié sur Instagram sur le compte « Mâtin! », collection bd chez Dargaud, dorénavant les petites histoires sont regroupées dans un seul livre avec en bonus des informations complémentaires et des chiffres. Sur les dernières pages, on à un panel de source pour vérifier les données. Elle aurait pu choisir un angle culpabilisant en disant que tout le monde est complice de ce jeu. Mais elle préfère prendre un ton plutôt humoristique. Un choix très judicieux plus percutant pour qu’il puisse être lu et faire un cheminement dans la réflexion. Elle ose tout sans craindre des critiques en abordant la chasse, la consommation de lait ou les animaux du cirque. L’approche culturelle est indéniable sans omettre l’aspect économique et politique non négligeable. L’écologie c’est bien tant que cela n’influence pas le monde de l’argent. La créatrice pose le consommateur comme un influenceur non-négligeable. Maintenant c’est à vous de répondre, les animaux vous les aimez comment?
Une bande dessinée qui met l’humain face à ces choix. Mais pas encore de ceux du futur.