Les veuves électriques – Tome 1 – Deuil Atomique – Relom, Damien Geffroy et Degreff

Les Veuves électriques

Dans le village de Chissouane tout semble suivre son cours. Du moins, c’était jusqu’au jour où trois hommes viennent à mourir. Leurs veuves ne veulent pas que leurs morts soient passées sous silence.

4e de couverture
Un incident dans la centrale nucléaire de Chissouane provoque la mort de trois employés. Les autorités se contenteraient bien d’un hommage bien troussé mais pour les veuves des forçats de l’atome, c’est clair, la centrale doit fermer ! Affiches, tracts, banderoles, rien ne manque… si ce n’est le soutien d’une population aveugle aux évidences et la bienveillance de média en quête d’audimat…

Les Veuves électriques

Mon avis
Relom décide de placer son histoire dans une ville imaginaire : Chissouane. Sa présence dans le village lui permet d’avoir quelques avantages économiques. Mais voilà qu’un imprévu cause la mort de trois employés. Les veuves cultivent une certaine colère face à l’impunité du directeur de la centrale. Ce qui pose problème repose sur les problèmes successifs à la centrale qui aurait du déjà fermer. Elle décide alors de manifester pour demander sa fermeture immédiate. Que peuvent vraiment faire trois femmes devant une mairie? Qui va les prendre au sérieux? Par chance, un photo va faire le buzz et va faire monter la mayonnaise. Les médias nationaux s’approprient l’évènement et l’exagère à l’excès. Le gouvernement ne peut pas rester sans rien faire car il défend le programme nucléaire. Il faut agir et vite quitte à aller dans l’excès. Tout pars dans tous les sens.

Le scénariste aborde de nombreux sujets sensibles. Tout d’abord la sureté du nucléaire qui ne doit pas mettre en danger les habitants des alentours. Le récit commence avec trois morts contaminés et meurent très rapidement. Rien ne sort de la centrale. Quand le Président de la république appelle le directeur de la centrale, il veut la garantie que tout est en règle. Uniquement une réponse positive est admise. Rien de tel pour faire de l’humour noir. Le directeur confirme : « Eh bien, si on fait abstraction de l’incident de niveau 2 survenu en 1997, de l’incendie d’un transformateur électrique en 2004, du déversement d’acide chlorhydrique dans le fleuve en 2009, des quinze salariés contaminés en 2014, de l’incendie dans la salle des machines du réacteur n°2 en 2017, de la fuite ayant entraîné la mise en place d’une cellule de crise en 2018, si on met de côté le rapport en ingénierie nucléaire recommandant de fermer immédiatement la centrale en 2019, et si on écarte l’accident mortel du mois dernier… Je dirais que la centrale est sûre à 100% sans hésitation. » Puis on voit l’image du Président ravie entouré de personnes du gouvernement. L’image du référent de l’autorité ressemble à s’y méprendre à Emmanuel Macron. D’autres éléments confirment l’identité de l’homme avec les sous-entendu d’homosexualité. La rumeur court depuis plusieurs années pour donner une image négative de la personne. Il est important de surfer sur des propos homophobes. On peut se demander l’intérêt de cette référence dans le récit qui n’apporte strictement rien du tout.

Puis on voit la manipulation des médias aussi bien par l’image, le contenu du texte ou les interviews. On peut faire tout mentir pour faire plaisir aussi bien au patron de la chaîne que pour faire de l’audience à tout prix. La présence des CRS, de la police avec l’utilisation des armes permet de réaliser des reportages très vendeurs. La vérité n’est pas recherchée surtout avec 4 manifestants. Cela souligne la présence d’autorité prête à tout utiliser pour aller à l’essentiel même s’ils ignorent ce que c’est. D’ailleurs, une personne va utiliser le flashball entrainant la perte d’un oeil d’une des manifestantes. Un fait qui n’est pas sans rappeler des faits réels avec la remise en question de l’utilisation de ces armes non-létales. Toutefois, il n’y aura pas un focus très important dessus. On trouve beaucoup de bonnes choses pour émettre des réserves sur le nucléaire, sa sécurité et aussi les limites de liberté dans la dénonciation. On aurait aimé que ce club des veuves électriques aillent plus loin en arrivant à mobiliser les habitants, en cherchant des données à communiquer, en étant accompagner par des acteurs locaux et/ou des associations… Car très vite tout tourne à la farce car ces nanas ne sont pas très malines et organisées. Avec trois femmes si différentes on aura pu s’attendre à plus de finesse dans leur psychologie. Même y introduire plus d’humour subtile ou bien grave et assumé. Ce côté au final très sage se ressent aussi bien dans le dessin que dans les couleurs. La mise en page est très classique tout comme les teintes assez fades et les fameux pourtour noir. Où est l’éclat de la rage? de la colère? Juste dans une paire de très gros seins en gros plan? On sentait le potentiels de ces trois alliés d’enfer qui étaient prêtes à soulever des montagnes. Dommage.

Une lecture pleine de promesse qui sont en parties décevantes. Dommage car il y avait un potentiel important.


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