Le Printemps de Sakura – Marie Jaffredo

Il n’est pas facile de grandir avec le décès d’un parent. Sans même l’avoir vraiment connu, son absence créé un vide. Des rencontres peuvent changer notre regard sur le monde qui nous entoure.

Le gâteau de Guillaume possède la réputation d’être délicieux. Rien de tel pour conclure un pique-nique dans un parc entre amis. Chinami le sait bien. Toutefois, toute chose n’est pas forcément faite pour durer. La preuve avec cette jeune maman morte dans un accident de voiture. Son père fait de son mieux pour l’élever au Japon. D’ailleurs, il a accepté une mission pour le travail en Inde. Par conséquent, Sakura doit aller chez sa grand-mère maternelle à la campagne. L’enthousiasme n’est pas au rendez-vous. Elle essaie de trouver des excuses à son père pour repartir avec lui. Elle ne parle pas assez bien japonais, le chat va la griffer, les enfants vont se moquer d’elle… Mais au réveil, un autre monde se propose à elle et cela commence avec le félin de la maison qui vient se pelotonner contre elle. Puis elle part faire des courses avec sa grand-mère à vélo et elle hume cette bonne odeur de mer qui occupe tout l’espace. Les choses vont d’émerveillements à des étonnements continus. Tout est si différent de Tokyo ici. Heureusement que son père lui a offert un cahier pour qu’elle écrive chaque jour ses aventures. Grâce à ces moments pleins de délicatesse avec sa mamie, elle reprend goût à la vie avec dans son cœur une place pour sa mère chérie.

Dès les premières pages, Marie Jaffredo nous emmène dans la vie de Sakura en mélangeant le passé et le présent. Elle l’impose naturellement en allant du noir et blanc à la couleur pour poser le cadre. Puis progressivement le récit s’installe dans le présent. Car c’est en regardant bien ce qui nous entoure que l’on peut mieux accepter des éléments du passé. Sakura n’a pas vraiment de souvenir avec sa mère car elle morte alors qu’elle était trop petite. Son séjour chez sa grand-mère va lui permettre d’en savoir plus sur sa génitrice, ses origines et surtout la culture japonaise. Le fait de prendre son temps pour cuisiner, se balader, admirer la nature incite à se concentrer sur une chose et aussi d’apprécier le calme. Un rythme à l’opposé de celui de la capitale. L’enfant toujours triste découvre le monde des kamis, le rapport à la nature et que toute chose à une fin. Ce n’est par parce qu’une personne meurt qu’elle n’existe plus pour soi. On la garde en nous, elle reste proche de nous. Une vision pleine de poésie et de délicatesse pour montrer la gestion du deuil. Par conséquent, le graphisme doit répondre à cette vision. Le trait est net, précis avec des couleurs douces et réconfortante. La forêt et la mer regorgent de nuances et de petits éléments facilitant la création de jolies images. Une très agréable parenthèse entre magie et merveilleux qui se dévore d’une traite.

Une lecture charmante et charmeuse qui donne envie d’en savoir plus sur la culture traditionnelle japonaise.


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