Ce n’est pas parce que l’on trouve une planète qu’elle n’est pas habitée. Quand les autochtones reviennent de vacances, qu’elle n’est pas leur surprise. Qui des deux peuples va rester?
4e de couverture
Alors que des anomalies temporelles se multiplient laissant présager la destruction nucléaire de la civilisation terrienne de 1986, Valérian, Laureline et une drôle d’équipe composée de Shingouz et d’un Glapum’tien embarquent vers la mystérieuse planète Hypsis à la rencontre du destin de la Terre.
Mon avis
Pierre Christin introduit toujours une notion sur l’écologie. Dès les premières lignes, il l’évoque dans la description la force d’une planète. « Technorog! Une énorme planète aux ressources inépuisables, l’un des centres névralgiques de l’empire galactique terrien. C’est là que l’on extrait les métaux rares destinés à la construction des appareils volants de l’empire, que l’on emmagasine les sels magnétiques des océans pour alimenter les moteurs ultra-luminiques, que l’on construit le matériel lourd destiné aux autres planètes contrôlées par la Terre. » C’est important de préciser ce contexte car sinon Galixity n’aurait pas cette force. Et bien entendu, Valérian et Laureline ne pourrait pas voyage comme ils le souhaitent. Pendant le retour, Laureline ressent un appel à l’aide dans tout son corps. Il faut trouver qui a besoin d’eux. Un vaisseau en perdition s’écrase. Valérian et Laureline vont voir s’il reste des survivants. Soudainement, Laureline est happée par une force étrange. Le brave héros suit le corps et rencontre d’étranges êtres. Il se trouve qu’ils sont le peuple qui vivait à l’origine sur Technorog qui à l’époque se nommait Alflolol. Qui choisit le nom d’une planète? Ceux qui y ont vécu ou qui l’exploite? Les habitants ont une durée de vie excessivement longue. Pour eux, ils n’ont fait qu’un petit voyage. Pourront-ils retourner sur leur terre natale? Le profit à tout prix n’est-il pas la règle? Qui doit s’adapter à l’autre? Une critique sociale sévère et sans demi-mesure. Pour faire du profit à tout prix faut-il renoncer même à la loi? Les principes et l’éthique n’ont en effet que de la valeur si cela ne touche pas à l’argent.
Le scénariste n’oublie pas de remettre Laureline à sa place. Valérian n’oublie pas de faire de dire des petits phrases piquantes. « Cette fille à l’art de se mettre dans des situations incroyables! », « elle va encore se faire embarquer par un monstre! Cela devient une habitude! ». Cette fois, la demoiselle n’a pas la langue dans sa poche : « même la faune de l’espace est mysogine ». L’héroïne ne se laisse plus faire. Elle affirme son désaccord jusqu’à planter son amoureux pour rester avec ces nouveaux amis. Ces convictions priment et elle ira aussi loin que possible. Enfin on sort du cliché de l’homme sauveur et de la femme belle et cruche. Espérons que cela continue dans les tomes suivants.
Le goumoun, quel magnifique invention de Jean-Claude Mézière. Un monstre imaginaire improbable qui est follement attachant. Le dessinateur est de plus en plus à l’aise avec son univers. Les graphismes sont de plus en plus précis, affiné. Les personnages ont presque toujours le même visage au fur et à mesure du tome. Un gros progrès qui promet une suite surprenante. Au niveau couleur, Mme Tranlé a aussi progresser dans les aplats plus définis. Où va nous mener cette petite équipe?
Un tome surprenant et engagé qui donne envie d’aller plus loin dans ce monde mythique et fantastique.