Plaisir et Vulve, que diriez-vous d’en savoir plus? Arte

C’est l’été, il fait trop chaud pour aller dehors. Que diriez-vous de rester chez vous devant le ventillo pour regarder quelques documentaire sur Arte? Dites bonjour au désir, plaisir dans la vie et dans la pop culture.

Pussy, Pleasure, Power! – Le désir féminin dans la pop culture
Le plaisir sexuel des femmes est quelque chose de tabou. Avant, on croyait que seul les hommes étaient des actifs et que seuls eux pouvoir jouir. Ne voyons nous pas encore de nos jours au cinéma des relations sexuels qui se terminent quand l’homme a éjaculé. Madame doit être heureuse puisque monsieur a fini. Souvenez-vous de la chanson de Gainsbourg avec Jane Barkin où l’on ne parle que du plaisir de l’homme. Et le plaisir de la femme se résume uniquement dans des soupirs. Elle ne donne pas son point de vue. Les droits des femmes avancent, la contraception aussi et par conséquent les codes changent. Les femmes se mettent à chanter même du rap et parlent de leur vulve, de leur plaisir, de masturbation… Ca choque. Un homme parle qu’il prend des femmes, là c’est normal. Pourquoi? Une femme n’a t’elle pas le droit aussi de prendre un mec pour satisfaire leur désir? Souvenez-vous de Madonna avec ces clips qui font encore couler de l’encre de nos jours. Pourquoi reprocher aux femmes d’être sexualisé dans leur clip? Faut-il voir le corps de la femme qu’à travers le regard de l’homme? Ces mesdames peuvent se sentir belles et se plaire à elle dans des petites tenues. Tout ne tourne pas autour soit des normes catholiques ou soit des plaisir des hommes. Et en plus, les femmes ont des choses à dire qui ne relèvent pas forcément du pratique pour la maison et les enfants. Pour confirmer cela les artistes ne manquent pas comme Shygirl, Cardi B, Liza Monet, Joanna, Megan Thee Stallion, Peaches, Bounty et Cocoa, Lizza… On va les découvrir à travers leurs clips, leurs chansons et des interviews. L’approche se fait aussi par le regard d’écrivaines comme Leïla Slimani, des gynécologues, des journalistes… La pop culture est vraiment le symbole d’une société qui évolue avec ces freins et ces peurs. La femme l’égale des hommes effraie encore.

Un documentaire instructif qui permet de porter un autre regard sur ces artistes qui en ont dans la tête et dans la culotte.

Disponible jusqu’au 5 septembre 2022

Lien : https://www.arte.tv/fr/videos/107821-000-A/pussy-pleasure-power/

Viva la vulva
« Couvrez ce sexe que je ne saurais voir » aurait pu dire Tartuffe. Le sexe de la femme est tabou. On veut le cacher, on le stigmatise, on veut le contrôler… La vision de la femme passe par son corps, ce qu’elle montre, ce qu’elle cache, ce qu’elle ignore de son fonctionnement. Depuis tout temps, les hommes prennent le contrôle du corps qu’ils veulent maîtriser. On évite même de dire le mot clitoris, vagin, vulve comme si c’était sale. A force de glorifier le pénis que les enfants représentent dès le premiers âges ou on fête la circoncision. Mais quand célèbre t’on la femme? Quand la montre t’elle? On évite de parler des règles, on apprend à intégrer la honte. On va même jusqu’à inventer qu’une femme est mariable si elle a été excisée ou une infibulation. Bien que le sujet devient plus présent, les femmes ne veulent plus de poil et veulent aussi une belle vulve. Les chirurgiens se lavent les mains car maintenant les femmes souhaitent une vulve plus classique. Merci le porno. On glorifie le sperme dont on invente même des vertus. Par contre, ce qui sort du sexe de la femme est absent, invisibilisé. Pire tout ce qui peut sortir de ce trou est maléfique. On revient toujours à la glorification du royaume du pénis. Est-ce une baguette magique de tous les possibles? Les injonctions ne manquent pas et nous sommes encore trop loin de la liberté sexuelle. Les médias comme le cinéma évoluent tellement tellement longtemps que tout tourne encore du plaisir uniquement de l’homme. Que dire du porno gratuit avec des scènes de violences, des boukakés et autres dégueullasseries du même genre? La lutte pour plus d’égalité et de bien être intérieure n’est pas prêt de s’arrêter demain. Et que dire quand on voit que le droit des femmes régressés?
Un document très bien construit qui aborde de nombreux sujets qui lient les femmes dans la monde.

Disponible jusqu’au 28 septembre 2022

Lien : https://www.arte.tv/fr/videos/079452-000-A/viva-la-vulva/

7 commentaires

  1. Je suis d’accord avec ce que vous dites de l’injonction à soumettre le corps de la femme au regard masculin, le male gaze, mais je n’ai pas bien compris le lien que vous faites entre glorification du pénis et circoncision : qu’entendez-vous par là ?

    • quand les garçons subissent la circoncision, on organise une grande fête en leur honneur, on leur dit qu’ils sont des hommes maintenant, on donne de l’argent à la famille. On célèbre un passage de petit garçon en homme et qu’importe l’âge. Alors qu’il n’est fait pour les femmes. On ne fait pas une fête pour leurs règles par exemple. On n’organise rien pour fêter un passage avec des autres, même si ce n’était qu’entre femme. Ca aussi c’est tabou.

  2. Face à ce que vous décrivez pour la circoncision répondent en miroir certaines cérémonies d’excision telles qu’elles sont pratiquée en Indonésie par exemple où les petites filles sont habillées en princesses avant de subir l’excision (du clitoris ou du prépuce du clitoris). Les deux, circoncision et excision, quand elles sont faites en masse se font même parfois le même jour et au même endroit. À l’inverse la circoncision des garçons dans d’autres cultures n’implique pas toujours les cadeaux etc. (circoncision de routine du nouveau-né aux USA par exemple). De manière plus générale pour ceux qui pratiquent les mutilations sexuelles féminines comme masculines, ces rites sont souvent censés parfaire l’individu pour en faire « véritablement » une femme ou un homme respectivement.

    Je suis contre l’idée de voir dans le cérémonial et les cadeaux qui accompagnent la circoncision une sorte de privilège masculin. Certes la symbolique du cérémonial et des cadeaux peut être plus valorisante pour l’enfant de sexe masculin, bien que ce soit à nuancer comme expliqué plus haut, mais en admettant que ce soit bien le cas il ne faut pas oublier que derrière cette symbolique l’acte en lui-même de la circoncision est avant tout une manifestation plus ou moins violente du contrôle imposé par l’adulte sur le corps de l’enfant, souvent dans la douleur et toujours dans le mépris de son intégrité physique. Une fois l’enfant devenu adulte, c’est un contrôle social du corps et de la sexualité des individus. Dans la société américaine (où la majorité des hommes sont circoncis), des études ont montré que ce désir que l’homme soit circoncis est partagé aussi bien par les hommes que par les femmes. La pression du regard (male gaze et female gaze en l’occurrence) incite certains parents à faire circoncire leur garçon avec l’idée que s’il ne l’est pas il sera moqué par les autres garçons circoncis et une fois adulte aura du mal à trouver un partenaire sexuel, le prépuce étant alors mal vu car censément « sale », « bizarre » ou « moins beau ».

    Par conséquent je pense qu’il y a une convergence d’objectifs entre la lutte féministe pour se réapproprier son corps et le combat contre la circoncision non médicale des mineurs. Il me semble logique que dans une société où l’on ne subirait plus certains diktats sexistes relatifs au corps (comme poil masculin = virile, sagesse, beauté vs poil féminin = sauvage, sale, négligé ou règles = tabou ou le sexe féminin ne doit pas avoir de trop grandes lèvres, quitte à avoir recours à une labioplastie etc.), aucun enfant ne devrait voir son corps subir les injonctions imposées au nom de traditions ou quel qu’autre motif que ce soit.

    J’ai vu le documentaire dont vous parlez et c’est l’objet d’un de mes articles. Un excellent documentaire.

    • Merci pour votre réponse très documenté. Je retrouve dans vos arguments ce qui a été présenté dans le documentaire.
      Je vous avoue peut-être avoir un biais à force d’aller à des circoncisions d’enfants de 3 ans avec tout un rituel ultra clinquant derrière. Et je vois les petites filles ne pas comprendre pourquoi elles, elles n’ont jamais une fête comme ça. A part bien entendu dans certaines cérémonies de mariage.

  3. Merci pour vos précisions. Si l’on s’en tient au cérémonial exclusivement, ce que vous rapportez est un point intéressant sur lequel je ne m’étais jamais arrêté. Ces cérémonies se font-elles dans des familles où les garçons sont de manière générale plus valorisés que les filles ou cela dépend ? Au sein de ces familles certain(e)s remettent-ils en cause ces cadeaux auxquels seuls les garçons ont droit car eux-seuls sont circoncis ? Certain(e)s remettent-ils en cause la circoncision des garçons ?

    • De mon expérience, je dirai que les garçons sont toujours plus libres d’agir. Ils peuvent aller dormir chez des copains, jouer plus loin, avec plus de gens. Les filles sont plus protégées car c’est dangereux d’être une fille avec les agressions sexuelles voir même l’honneur.
      Comme on dit que c’est normal que le garçon soit fêté donc c’est normal qu’on leur donne de l’argent et des cadeaux. Cela ne surprend personne. Personnellement, j’ai offert des cadeaux traditionnelles. Dans certaines cultures, on offre du sucre blanc car avant c’était un produit de luxe. Mais il est préférable de donner au minimum 50€.
      Pour la remise en cause de la circoncision, je n’ai jamais vu ça. La pression familiale est trop forte.

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