Les sites nucléaires peuvent-ils résister à tous les aléas climatiques? Les responsables politiques affirment sans vergogne que oui. Seulement face à une catastrophe naturelle, diront-ils encore la même chose?
4e de couverture
Un jour de mars. Le barrage de Vouglans dans le Jura est menacé par des pluies diluviennes. Et si, comme beaucoup d’experts le craignent depuis longtemps, ce barrage sur l’Ain cédait et qu’une vague déferlait sur la centrale de Bugey ? Laurine, ingénieure environnement chez EDF, est au premier plan de la catastrophe qui se profile. On la suit, dans une progression terrifiante, vers l’inéluctable accident majeur.
Mon avis
Quand on pense à l’accident nucléaire, on pense aussitôt à Fukushima ou Tchernobyl. Impossible que cela se passe en France. Les politiques affirment que les citoyens ne craignent absolument rien. Pourtant, dans les médias est évoqué de façon récurrente le souci de l’entretien. Alizée de Pin et Jean-Jacques Julliard ont décidé de mettre les pieds dans le plat. Ils réalisent un docu-fiction avec un scénario catastrophe. Le scénariste ne part de rien pour imaginer le pire. Il s’inspire des travaux des spécialistes qui conseillent Greenpeace. Et lui est le directeur général de Greenpeace France depuis 2012. Certains diront qu’il y a une prise à partie qui n’est pas neutre. A cela, on peut leur répondre : pourquoi est-ce que cela devrait l’être? Et est-ce que cela existe vraiment? Il choisit de mettre au coeur du récit, Laurine, ingénieure environnement EDF. Elle sait qu’il y a des problèmes et que cela va prendre des proportions importantes si la pluie ne cesse de tomber. Personne ne veut l’écouter car les responsables politiques exigent d’avoir des informations positives. Sauf qu’à un moment, l’improbable arrive et c’est le chaos. Ce qui devait être réparé ne l’est pas forcément, les tests techniques de bases ne sont pas forcément réalisés et ce qui doit résister dans un cadre ne résiste pas dans un autre cadre. Et quand ces éléments s’additionnent, c’est la catastrophe qui gagne. Le risque est certes limité avec le nucléaire toutefois les conséquences restent très importantes. Qu’est-ce qui reste acceptable pour la population? Surtout que les centrales apportent beaucoup de financement aux villes à proximité. Une bande dessinée qui fera sans aucun doute controverse. Mais n’est-ce pas utile pour réfléchir à l’avenir que nous voulons et à quelles conditions.
Une bande dessinée qui ne laisse insensible et qui met en action nos connaissances sur un sujet très polémique.