Judy s’est acclimatée à son milieu de vie hostile. Avec Calvin, ils vont tenter d’atteindre trash land car c’est un lieu de ressource infinie. Pour y arriver, le chemin sera semé d’embûches.
4ème de couverture
Judy est une fille agile et déterminée, vivant dans un monde post-apocalyptique où la végétation a pris le dessus sur la civilisation, recouvrant les routes et les immeubles. Les fleurs et les plantes sont devenues gigantesques et les seuls animaux vivants sont d’énormes insectes.
Les quelques survivants de cet holocauste vert se déplacent avec des moyens de transports alimentés par des déchets recyclés, mais, dans ce monde dominé par la végétation, ces déchets se raréfient.
Un jour, alors qu’elle cherche de la nourriture, et de quoi faire avancer sa 4L Frog, Judy rencontre Calvin, un garçon trouillard et maladroit qui lui parle de Trash Island, une immense décharge située au-delà des frontières du monde connu. Une sorte d’Eldorado pour ce monde, une réserve infinie de carburant.
C’est le début d’une grande aventure, les mettant aux prises avec de nombreux dangers.
Mon avis
L’aventure commence sur des chapeaux de roue. Judy doit se débarrasser de ces loosers qui la poursuivent. C’est presque trop facile. Grâce à son ingéniosité, elle arrive à s’en sortir et ce depuis un moment. Une rencontre avec un jeune garçon attachant et maladroit va changer la donne. Les rebondissements n’arrêtent pas de se succéder pour la plus grande satisfaction des lecteurs. On n’a pas le temps de souffler et de se reposer. Alex Crippa a proposé un scénario vraiment travaillé et ne meuble jamais juste pour le plaisir de faire durée inutilement les choses. Et il y a une vrai réflexion écologique derrière cette expérimentation hors du commun. « Une expérience pour sauver le monde. Le monde réel, au-delà de ces murs. La pollution a dévasté l’écosystème. La terre est saccagée. L’homme a détruit le joyeux qu’il possédait. Mais il reste un espoir. Deux pour être précis. Premièrement, repeupler les bois et les forêts, les rivières et les mers, en redonnant à la faune et à la flore, la plus haute place sur la pyramide alimentaire. L’homme devra apprendre à se réadapter à la nature. Mon super-fertilisant rend possible ce scénario. Deuxièmement, en recyclant tout ce qui est recyclable, en transformant les déchets en ressources énergétiques, afin de ramener la pollution à un niveau acceptable. » De cela, on peut en tirer plusieurs conclusions et pas des plus réjouissantes. Qu’importe les signaux d’alarme comme les rapports du Giec, ni les industriels, ni les politiques et ni les citoyens ne vont changer d’attitude. De toute façon, tout va échouer peut-être penser à Mars finalement. Puis la solution va venir de la science de toute façon, quelqu’un va inventer une chose qui résoudra tous les problèmes. Le duo d’une éco-biologiste et d’un ingénieur mécanique vont produire une expérimentation avec une humaine qui prouvera la faisabilité des choses en grand. Même s’ils ont bidouillé certains éléments pour que Judy ne meurt pas, le résultat reste concluant. On peut vivre dans un monde où l’Homme devra s’adapter à la nature et non l’inverse. Par contre, l’humain étant un être sociable donc est-ce que les interactions qui se font dans le conflit et la violence suffisent? Comment un humain de labo qui n’a jamais appris à lire et à écrire et n’échange avec personne à part une coccinelle peut avoir une telle aisance avec le langage? Après, je pousse la réflexion à son paroxysme. C’est une bande dessinée jeunesse et non un essai philosophique sur la destruction du monde. Francesco Castelli et Alessandro Costa, au dessin et à la couleur, donne un monde très dynamique, varie beaucoup les cadrages pour donner l’impression de mouvement, de rapidité, de déplacement. Ils utilisent ingénieusement le monde miniature pour inventer une autre société comme une roue de vélo qui devient un manège. On pourrait même y voir des clins d’oeil à « Beetlejuice » avec des monstres venant du dessous. En bref, une lecture intéressante qui incite à réfléchir à maintenant pour éviter le pire dans l’avenir.
Une lecture qui devait faire réfléchir les plus jeunes à leurs actions tout en s’amusant à tourner les pages.