P. Mon adolescence trans – Fumettibrutti

Il est toujours difficile de se trouver lorsqu’on est adolescent. D’autant plus quand est toujours soumis aux regards et aux jugements des autres. Est-ce que cela veut dire pour autant que l’on n’aura pas de réponses à ces interrogations?

4ème de couverture
Fumettibrutti, sous le diminutif « P. », revient ici sur son adolescence. C’est l’année du bac, elle est mal dans son corps et dans le genre qu’on lui a assigné à la naissance. Elle décide de laisser pousser ses cheveux, puis elle met des jupes, couche avec des hommes. Entre les cours au lycée, les soirées en boîte de nuit et les consultations chez la psy, commence alors pour P. un combat pour s’accepter et être acceptée.

Mon avis
L’adolescence est bien souvent une période ingrate pour bien de nombreux individus. Comment s’affirmer et faire fi du besoin de normalité, de conformisme? Si l’on déroge alors on a le droit à des remarques désobligeantes jusqu’à des actes violents. P. sait qu’il n’est pas un garçon. Ce n’est pas parce qu’il est né avec un pénis qu’il ne peut être une fille. Alors il tente de trouver le juste équilibre pour se sentir bien quand même dans son corps. Une coiffure et déjà, l’androgynie devient plus flagrante. Cela attire l’attention mais aussi le désir. Son corps devient un outil qu’il met à disposition des autres pour combler quelque chose. Fumettibrutti se dévoile sans tabou, sans honte, sans interdit son parcours. Avec le titre, au moins le lecteur un peu prude ne pourra guère dire qu’il n’était pas au courant du thème. Le sujet de transidentité est bien rarement trop peu abordé dans le 9ème art. Il est important que des personnes puissent aussi trouver des modèles dans tous les types de littérature. Et puis, c’est aussi de comprendre les obstacles sur un itinéraire de vie. Il faut affronter ces peurs, trouver ce que l’on veut, qui on est et aussi faire face à la pression sociétale, à la pression religieuse, aux craintes des inconnus. Un ensemble difficile dont la dessinatrice témoignage très bien. Son style graphique est assez brut, frontal et sans demi-mesure. Elle joue entre les jaunes et les mauves selon les circonstances. Que cela soit sur le fond ou sur la forme, le lecteur en prend plein les yeux et la tête.

Les éditions Massot osent publier un ouvrage d’utilité sociale pour apprendre à chacun de se trouver, d’être plus bienveillance et tolérant envers soi et les autres.

A noter : le 31 mars c’est la journée internationale de visibilité transgenre.

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