Que diriez-vous de faire un bon dans la proto-histoire du cinéma? Le musée d’Orsay monte des expositions de plus en plus audacieuses en vous proposant cette découverte. Entre immobilisme et mouvement, tout commence ici.
Au 19ème siècle émerge une société qui découvre l’industrialisation, la vie urbaine et la modernité. Le temps commence à aller plus vite, l’homme devient plus mobile et développent une conscience du monde. Le cinéma vient à point pour transcrire cette réalité qu’ils perçoivent. Il faut le mouvement, le son, la couleur… et ainsi tout devient spectacle.
La vie même
Dans les métamorphoses d’Ovide, on raconte l’histoire d’un sculpteur, Pygmalion qui réalise une oeuvre taillée dans l’ivoire. La femme est si belle, si parfaite qu’il en tombe amoureux. Il demande alors à la déesse Aphrodite de lui trouver une femme aussi bien. Un jour, il embrasse sa création et Galatée prend vie. Rodin fait un homme d’âge mur qui pourrait faire penser à lui. Il choisit le moment où la femme prend vie.
On pourrait comprendre qu’une femme idéale est juste belle, jeune, qui ne vieillit pas et surtout qui ne parle pas.
Voici une affiche des Folies Bergère de la fin du 19ème. On y voit une nouvelle création, la présentation de « tableaux vivants ». Des artistes se transforment en statuts en référence à des tableaux célèbres.
Il y avait une période où lorsqu’on faisait une photo de famille, c’était lorsqu’un membre de la fratrie décédait. Les gens se faisaient prendre photographier avec le cadavre. Une façon d’immortalisé la vie (la défunte à les yeux ouverts) dans un moment où le temps continu de passer. Ainsi seule le corps restent immobile et les vivants sont flous car elles bougent.
Le spectacle de la ville
Gustave Caillebotte s’intéresse aux interactions dans une ville en pleine mutation. Il montre une nouvelle architecture avec la gare St Lazare avec son treillis métallique, sa structure en verre. Surtout, il choisit un cadrage assez original, il coupe les jambes, les corps et les hommes regardent ailleurs ce qui traduit une forme d’immédiateté. A moins que l’on voit un homme à deux instants différents.
Le frère de Gustave, Martial est photographe. Chacun rivalise avec des jeux de couleurs et de sensations.
Il y a une volonté d’assainir la ville et faire disparaître le Paris médiéval. Les pauvres sont repoussés à la périphérie. La photographie reste le seul témoignage du paysage d’avant.
Ce n’est pas un hasard que l’on trouve ces images de Marville. Il a été nommé photographe de la ville de Paris en 1858 par le baron Haussmann et effectue son travail de mémoire pendant plus de 20 ans.
Berthe Morisot propose un point de vue assez original pour l’époque avec un effet panoramique.
Henri Rivière est l’un des créateur du « théâtre d’ombres », la principale attraction du cabaret du « Chat noir ».
Le balcon est une marque de modernité. Il permet de voir et d’être vu. Une forme de mise en scène de sa vie devient possible.
Gustave Caillebotte peint directement de son balcon, situé boulevard Haussmann.


On sent l’inspiration du japonisme dans les plans et les couleurs avec une référence à peine voilée de « Les Trente-Six Vues du mont Fuji » d’Hokusai.

Nadar est l’un des pionniers de la photographie aérienne en 1858. Il n’a pas trouvé le processus pour réaliser des photographies stables et vue de dessus. Pour réaliser ces images, il va monter à bord du ballon d’Henri Giffard qui arrive à faire du commerce avec son aérostat.

Le paravent représente l’animation de la place de la Concorde. Les femmes et les enfants viennent le spectateur. Derrière, on voit une bande de fiacres prêt à s’animer comme un zootrope. Le fond blanc évoque un écran de projection.
Camille Pissaro propose une vue de son balcon et retraduit l’effervescence de la ville.
Félix Vallotton est le chef de ville des Nabis (prophète en hébreux). Il montre que des espèces ouverts.
Dans les nouveautés dans le mobilier urbain, on voit apparaître les fameuses colonnes Morris. Son concepteur n’est d’autre qu’un imprimeur d’affiches publicitaires. Les spectacles culturels trouvent ici un moyen d’être mis en avant.
Sept garçons sont émerveillés devant un kiosque à regarder une reproduction de la peinture « Le rêve » d’Edouard Détaille, célèbre pour ces œuvres militaires. Ils ne voient pas le soldat qui passe avec une jambe de bois. Une image de propagande assez courante.
Spectateurs urbains
Dans les activités populaire au 19ème avec des sensations fortes, on trouve la visite de la morgue. Le lieu d’exposition ferme en 1907.
Pour l’exposition universelle de 1900, Louis Grimoin-Sanson imagine une forme d’immersion du spectateur. Ces derniers s’assoient sur une nacelle et tout autour, il y a des écrans sur lesquels sont projetées des images d’une véritable ascension en ballon. Malheureusement suite à un problème technique, il n’y eu qu’une seule représentation.
L’éditeur Octave Uzanne commande une série d’illustration pour un ouvrage.
Mouvements de la nature


Nuages, calices, papillons, flammes… les danses serpentines de Loïe Fuller (1862-1928), pionnière du modernisme en danse, fait tourbillonner notre imagination. Avec ses jeux de voiles, de couleurs et de lumières spectaculaires, la danseuse américaine est une éternelle source d’inspiration.