Pour imaginer l’agriculture du futur, il faut déjà en parler maintenant. Marine, fille d’agriculteur a décidé d’entamer une discussion avec son père. Le changement c’est éventuellement maintenant qu’il faut l’envisager.
Marine a intégré une école de beaux-arts. Pour son mémoire de fin d’étude, elle a décidé de s’intéresser à ces racines. Elle décide de s’intéresser à son père et à son métier d’agriculteur. Comment est-il arrivé à ce métier? Comment le fait-il? Qu’elles sont ses convictions? Qu’elles sont ces sélections de culture? Les réponses qu’elle va obtenir ne seront pas toujours satisfaisante. Après tout, comment une demoiselle qui n’a jamais jardiné de sa vie peut juger les préférences du paternel? A l’époque où l’on parle sans cesse de bio, de pesticides, de glyphosate… ce n’est forcément facile de comprendre pourquoi certaines personnes refusent de changer leur pratique. Difficile pour ceux qui ont été formés à la productivité à tout prix et soutenu par des industriels ainsi que les politiques de faire autrement. Pourquoi devraient-ils le faire? Pour une paire d’olibrius qui parlent sans savoir du vrai métier. Pour trancher les avis entre les deux générations, entre la culture conventionnelle et biologique, ils décident d’aller rencontrer d’autres professionnels dans les environs. Chacun d’entre eux a une pratique différente qui se veut alternative et plus raisonnable. Des témoignages qui font réfléchir à des choix qui peuvent ceux de sociétés.
Un dialogue transgénérationnel et filial autour d’une question dans l’air du temps, quelle agriculture pour demain? La prospective avait prévu 15% du marché en bio même en 2020 nous en sommes loin. A qui peut-on imputer cette discordance entre le discours et le concret du marché? Qu’en est-il de la cohérence entre les choix politiques, les financements et les représentants des agriculteurs? C’est au lecteur de poursuivre sa quête pour avoir des réponses. Marine de Franqueville pose la base d’interrogations qui sont d’actualité sur quelle culture maintenant, pourquoi et comment faire pour demain. Est-ce que la production à tout prix post secondaire guerre mondiale a t’elle toujours un sens? D’autant plus dans un monde du libre échange et d’accord commerciaux internationaux? A cela se rajoute le gâchis alimentaire et la fracture entre les pays riches et les pays pauvres. Un vrai débat devrait se faire avec l’ensemble des intervenants pour comprendre l’ensemble des tenants et des aboutissements. La dessinatrice/scénariste pose des arguments d’autorité avec des références à des ouvrages et des auteurs connus. Elle montre que ce n’est pas juste un avis de totale néophyte mais qui est raisonné. Une lecture qui ne se dévore d’une traite car il incite chaque citoyen à déployer ces connaissances pour mieux juger, appréhender et partager son opinion.
Une lecture dans l’air du temps comme le sujet qui pousse le lecteur à aller plus loin dans sa réflexion.