La guerre du Vietnam permet au gouvernement américain de tester des produits toxiques grandeurs natures. Plus tard, c’est localement que l’agent orange un peu modifié est utilisé. Il faut compter les victimes… et les dollars pour les entreprises vendeuses.
Le terme agent orange évoque forcément quelque chose et pas très positive. Pour avancer dans la guerre du Vietnam les américains décident d’éprendre près de 100 millions de litres d’herbicides sur le pays. On savait que c’était toxique et dangereux. Un cadre idéal pour tester des choses grandeur nature et ce n’est pas la première fois. Et puis ils sont prêts à tout pour lutter contre le communisme. Que cela soit la nature, les simples habitants ou les combattants, tous sont à la même enseigne. Très vite, les effets se font ressentir. La franco-vietnamienne Tran To Nga se bat depuis des années pour faire reconnaître la culpabilité des producteurs. Son premier enfant est né puis a perdu sa peau. Il n’a pas vécu longtemps. D’autres enfants sont nés avec des maladies, des malformations… On les rencontrera de façon éphémère ce qui ne peut que nous toucher. La nature elle aussi a payé son prix. A la fin de la guerre, il restait de ces produits qui s’est montré très efficaces pour tuer les mauvaises herbes. Pourquoi ne pas l’utiliser dans le pays pour optimiser les cultures? Seulement, le dosage n’est pas encore très bien adapté et là aussi les dégâts. Pollution des sols, de l’air et des personnes… Une femme, Carol Van Strum, en Oregon a elle aussi décidé de mener la lutte. A cause de ce choix, ces 4 garçons sont morts dans un incendie criminel afin de la faire taire. Pour la peine, elle a compilé a compilé quelque 200.000 pages disponible sur un site The Poison Papers. On ne lutte pas aisément contre les lobbys soutenus par le gouvernement.
Ce n’était pas dans le documentaire car l’information est récente. Après plus de 6 ans d’attente, Tran To Nga a un retour du tribunal d’Evry qui s’est déclaré incompétent pour juger de la plainte déposée contre les 14 firmes d’agrochimie ayant fourni à l’armée américaine le défoliant responsable de millions de victimes. Son temps étant compté à cause de son cancer, il y a peu de chance que justice puisse être rendu. Le temps de la justice est très long, surtout pour dire : « je ne sais pas » et renvoie la balle ailleurs pour éviter tout conflit d’intérêt.
Lien : https://www.arte.tv/fr/videos/082802-000-A/agent-orange-la-derniere-bataille/
Présentation officielle
« La franco-vietnamienne Tran To Nga avait assigné en justice 14 multinationales, qui ont produit le fameux « agent orange », ayant causé des ravages pendant la guerre du Viêtnam. Ce lundi 10 mai, le tribunal d’Evry a jugé cette plainte irrecevable. Son argument ? Les entreprises ont agi au nom d’un Etat, souverain dans sa politique de défense. Et qu’à ce titre, un tribunal français n’était pas compétent pour se prononcer.
« J’ai vu l’avion passer et, derrière lui, c’était comme un nuage. » Dans le cadre de l’opération Ranch Hand (1962-1971), les États-Unis ont déversé des millions de litres d’agent orange sur le territoire vietnamien, pour détruire les forêts où se cachaient les résistants du Front national de libération, et les cultures agricoles qui les nourrissaient. Après l’arrêt de cette guerre chimique, l’armée américaine a incinéré et enfoui les excédents de défoliant, provoquant une contamination durable en divers endroits de la planète. L’usage de l’herbicide est pourtant resté autorisé dans les forêts et pâturages américains, loin de tout contact humain. Il a fallu attendre 1983 pour que Dow Chemical retire du marché ses produits contenant de la dioxine, un poison produit lors de la fabrication de l’agent orange, à l’origine de cancers et de malformations congénitales. En 2014, Tran To Nga, ancienne reporter dans la jungle sud-vietnamienne, victime des épandages, a assigné en justice vingt-six fabricants américains (dont Monsanto et Dow Chemical) depuis la France, où elle réside. De son côté, l’activiste américaine Carol Van Strum mène depuis plus de quarante ans une lutte sans relâche pour établir – à travers, notamment, la publication des « Poison Papers » – la responsabilité de l’industrie agrochimique, et mettre fin à ce désastre humain et écologique.
Arme de destruction massive
Des centres de soins vietnamiens pour les victimes de l’agent orange, où une quatrième génération d’enfants est née avec des difformités effroyables, aux forêts empoisonnées de l’Oregon, Alan Adelson et Kate Taverna ont enquêté sur les décisions et les dissimulations ayant conduit à ce scandale qui perdure – l’un des deux composants de l’agent orange, le 2,4-D, classé comme « probablement cancérigène » par le Centre international de recherche contre le cancer, étant encore largement utilisé. Leur documentaire rend également un émouvant hommage au combat de deux femmes qui ont refusé d’abdiquer malgré la maladie, les intimidations et les désillusions. «
Réalisation : Alan Adelson et Kate Taverna – 2020