Il se passe quelque chose de louche. Pourquoi des inconnus veulent-ils tant se débarrasser de Tintin ? Pas le choix, il faut mener une enquête pour comprendre.
Tout commence le 15 avril 1937 dans les pages du supplément « Le Vingtième Siècle » où sont racontés les aventures de Tintin et Milou qui vont les mener à « L’île Noire ». Puis l’histoire paraît en album en novembre 1938 chez Casterman. En 1943, il prend des couleurs pour être modifié par Hergé en 1966 pour devenir la version que tout le monde connaît. La modification est juste une modernisation des décors dans la représentation de la Grande-Bretagne. Le reste demeure inchangé.
Ainsi nous allons à la rencontre de Tintin qui blessé à l’arme à feu par deux mystérieux aviateurs pour lequel il venait en aide. Par chance à l’hôpital, il se confirme que rien n’est grave. Sur le lit, les Dupondt viennent aux nouvelles et voudraient en savoir plus sur ce qui s’est passé. Un avion non immatriculé est tombé dans le Sussex. Il est possible qu’il existe un lien entre les deux évènements. Tintin refuse de rester à rien faire et veut comprendre le fin mot de l’histoire. Son instinct de journaliste lui dit que quelque chose de louche se trame. Une détermination qui déplaît fortement à la bande de malfaiteurs qui va tout faire pour l’arrêter puis le tuer. Cette énergie dévolue à le supprimer, le motive d’autant plus car il ne comprend pas ce qu’on peut lui reprocher. Il est un peu naïf quand même ce Tintin. Après une course poursuite sur terre, dans les airs et sur une île mystérieuse, une attaque de chèvre, de gorille, un incendie, des chutes de pierres le petit gars à la houppette découvre le pot au rose et mets les méchants au pied du mur. Il vraiment trop fort ce Tintin.
Il n’est pas toujours bon de se replonger dans les bd de son enfance. Lucky Luke, Astérix, Spirou et Fantasio ont gardé un certain charme. Mais Tintin lui garde ce côté assez coincé, mou et improbable. En relisant cette bd découverte il y a au moins 15 ans, je retrouve ce côté non enthousiasmant de mon enfance. Je sais que certain vous me dire comment ne puis-je pas aimé un tel monument du 9ème art ? Je prends ce droit. On comprend très vite que l’histoire s’adresse à des enfants et qu’il ne faut pas trop choquer cette jeunesse qui va relever le pays. Il ne faudrait pas trop mettre des idées dans la tête donc pas trop de violence physique et aucun gros mot. Pourtant Tintin a qui être contrarié à plusieurs reprises mais il garde son savoir-être : « Sapristi ! Que c’est long… », « Tu devrais avoir honte ! Un vrai chien de rue ne se conduirait pas plus mal ! » ou « Votre compte est bon mes gaillards ! ». Qui parle vraiment comme ça dans la vraie vie même en 1937 ? La plupart des prépublications se faisait dans la presse catholique. Ceci explique cela. Il fait la morale à tout le monde même à son chien quand il veut manger un os ou s’alcooliser. En effet, c’est un modèle ce petit gars à l’aspect sympathique. Au final, il devient insupportable de tout savoir, de tout deviner, d’être toujours au bon endroit au bon moment. J’avais envie qu’il lui arrive quelque chose quelque chose de grave, qu’il saigne, qu’il se trompe, qu’il aille au mauvais endroit… Le pire, son chien qui parle très poliment, lui sauve la peau tout le temps. Mais pourquoi ? Un exemple à suivre pour la jeunesse pourrait-on dire. Mais est-ce que cela a vraiment incité des enfants à mieux parler ? et est-ce que cela a provoqué des vocations de journaliste ? D’ailleurs, on ne voit rarement ses publications. Tintin n’est-il pas un vantard dans sa perfection ? Et puis, il y a ce graphisme classique qui manque de dynamisme, pleins de petits dessins pour éviter les grossièretés et ce style qui me rappelle Blake et Mortimer, même dans le détail des visages et des noms. En effet, Hergé travaille dans la finesse ces scénarios avec des clins d’œil à l’actualité ou à l’Histoire. Je ne renie pas ce talent. Au final, je me suis ennuyée dans cette aventure qui ne m’invite pas à poursuivre la relecture de mes albums de jeunesse.
Tintin un reporter bien trop sérieux et coincé. Je vais aller relire les aventures de Théodore Poussin.
L’avis de Belette : « Si cette aventure, dessinée en « ligne claire », ne révolutionne pas le monde, elle diverti tout de même celui ou celle qui la lira avec son regard d’enfant, mettant de côté les incohérences ou les facilités avec lesquelles Tintin résout toute cette sombre affaire. »
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Tu as le droit d’aller à contre-courant et rien n’est plus énervant et réducteur que de dire qu’on aime une oeuvre juste parce que tout le monde l’encense ou le dit. Tintin a mal vieilli. Ce qui faisait le bonheur des enfants de l’époque marche moins bien à la nôtre. Sans doute que d’autres bédés de notre époque vieilliront mal aussi…
Tintin, faut le relire avec une âme d’enfant… Malgré tout, les incohérences et les grosses ficelles sautent de suite aux yeux 😀
Tintin fait toujours partie des albums les plus vendus en France. On adore sa tête. Je crois que maintenant je fais une indigestion tintinophile. Peut-être aussi qu’une partie de mon âme d’enfant est partie en vacances aussi 🙂
Qui sait ?
Tu retrouveras peut-être ton âme d’enfant avec une autre bédé… Un roman… un gâteau…. un jouet… 🙂
est-ce si grave de la perdre en cours de route?
Certains disent que oui… Mais je n’ai pas réalisé une étude sur le sujet, si ça se trouve, ça ne change rien à ta vie…
pour l’instant ça va pour moi 🙂
Ouf !! 😀
à moins que cela ira mieux si je l’a retrouve en chemin