Lili Sohn avait une vie riche et heureuse. Du moins, jusqu’au jour où on lui annonce qu’elle a un cancer du sein. A partir de là, sa vision du monde change.

4e de couverture
Je ne veux pas qu’on me regarde avec des yeux de petit chat, je n’ai pas besoin de pitié mais plutôt d’énergie cosmique ! Et si ça peut t’inciter à te checker les boobs ou ceux de ta blonde, eh bien tant mieux ! « Cancer du sein » : à l’annonce du terrible diagnostic en février 2014, Lili n’a que vingt-neuf ans. Loin de se laisser abattre, la jeune femme décide de mettre à profit ses compétences de graphiste pour créer un blog et y raconter son combat contre la maladie sous forme de dessins humoristiques. Sa tumeur, elle va l’appeler Günther, et un véritable « massacre orchestré » est mis au point pour l’éradiquer. Sur la toile, l’énergique et décomplexée Lili aborde tous les aspects de son nouveau quotidien pour mieux l’exorciser : de sa découverte de la maladie aux réactions de son entourage, de ses interactions avec le milieu médical à ses astuces toutes personnelles. Examens, traitements, symptômes, génétique, mais aussi féminité, hygiène de vie et relations humaines : tout est décortiqué avec autodérision dans le seul but d’informer sans dramatiser… et surtout sans banaliser. Reprenant les posts du blog à succès et des illustrations inédites, Invasion, premier tome publié par les éditions Michel Lafon, raconte l’histoire de Lili jusqu’à son opération du sein.

Mon avis
On connaissait le travail de Lili Sohn avec les lectures drôles et intelligentes « Mamas » et « Vagin tonic ». Elle avait abordé la question de son cancer du sein dans ces récits. Une épreuve non négligeable dans la vie d’une femme. Elle consacre alors trois tomes à cette épreuve qu’elle présente avec beaucoup de détachement, d’humour et de pédagogie. On parle de plus en plus souvent de cette maladie. Néanmoins, on oublie que derrière une maladie ce cache des personnes réelles qui doivent faire face à quelque chose de lourd et traumatisant. Il est même possible d’en mourir encore à notre époque bien que cela soit dorénavant assez rare. Alors elle décide de témoigner avec sa pate très personnelle. On s’attache à son personnage, son personnage revu et corrigé. Elle ne cache rien et ne veut pas mentir pour quelque chose de si important. C’est un moment notable l’annonce du cancer et aussi le fait de l’accepter. Tout nous est raconté dans les détails de l’annonce de la maladie jusqu’à l’opération. Il faut ensuite faire face à l’absence de téton. Comme vous l’aurez vous en couverture, un téton est recouvert d’un coeur.

Son trait dynamique, sa répartie, son imagination comme nommé sa tumeur Gunther rende la lecture très agréable. On pourrait appréhender la lecture au vue du sujet mais l’approche est vraiment originale, audacieuse et courageuse. Le récit se trouve en bande dessinée mais également sur un blog bd qui n’est plus enrichi de nos jours. L’humour dédramatise sans pour autant souligner la dangerosité de la chose. La prévention est importante à faire. Donc le dépistage peut sauver des vies, c’est factuel. Elle pose aussi des questions très censées comme est-ce que les seins définissent notre fémininité? Le fait qu’elle prenne une page pour dire une chose, cela n’a aucune importance. La mise en page standard peut aller se rhabiller comme il se faut. Vive la liberté et vive les nénés.

Une bande dessinée drôle, pédagogique et sans tabou qui parlera à tout le monde. Le cancer du sein parlons en.

L’avis de Mes échappées livresques : « Un témoignage sincère, bourré d’autodérision qui dédramatise le cancer et nous offre une bonne bouffée d’espoir. »