Chinaman est un homme libre dorénavant. Du moins, il tente de l’être malgré les tueurs envoyés à sa recherche. En attendant, il va aider ceux qu’il croise sur son chemin.

4e de couverture
Pour Chow, Chen n’est qu’un traître. Il a trahi la fidélité et l’enseignement de son maître Wu Fei en l’assassinant, et il a renié son amitié pour lui en fuyant la région. Pourtant, Chen avait ses raisons, qu’il est encore le seul à connaître. Wu Fei manigançait avec des bandits, il est même allé jusqu’à faire tuer la fiancée de Chen. Alors Chen n’a eu aucune pitié. Après sa fuite, il se fait appeler John Chinaman et rallie une caravane d’immigrants commandée par le très respecté Dick. La caravane progresse en direction de l’Oregon. Sur sa route, elle rencontre les indiens, avec qui elle pactisera, un shérif et son prisonnier, avec qui elle composera, et enfin les misérables poursuivants de Chen, contre lesquels elle luttera. Chen et Chow voudront régler leurs comptes à grands coups de sabres, mais reviendront finalement à la raison, pour le bonheur de leurs lecteurs.

Mon avis
C’est un plaisir de trouver ce tome 2 qui annonce une série prometteuse. Depuis que Chinaman a tué son maître Wu Fei doit fuir. Il n’est pas rassuré car il sait que son meilleur ami, Chow est à ses trousses. Seulement voilà, il n’est pas seul car plus d’une personne n’a aucun intérêt à connaître les magouilles faites avec l’ancien boss. Il suffirait qu’une personne croit ce que sait Chen. Une fois mort, le problème est définitivement résolu. Par chance, les choses ne tournent pas à la catastrophe. Heureusement sinon tout se terminerait ici.

Nous avons le droit à un lot de rebondissement assez sympathique. Notre héros vient en aide à une communauté pour chasser des animaux pour nourrir la caravane de ces gens pleins d’espoir dans un ailleurs meilleur. L’accueil n’est pas des plus chaleureux. Le racisme est bien présent. Ces braves blancs voient dans ces asiatiques des personnes qui vont nuire à leur race et à leurs emplois. Ils imposent un système de valeur par couleur de peau. « Encore un de ces maudits chinetoques qui vient nous envahir! ». « Face de citron!… Retourne planter du riz dans ton pays!! ». On peut être navré de cette attitude. Toutefois, elle est réaliste et d’ailleurs cela n’a pas tellement changé de nos jours. C’est important que les scénaristes incluent cette attitude. Il n’aurait pas pu en être autrement. Même si une lueur d’espoir de tolérance a émergé à la fin.

Mais entre temps, Chinaman s’est débarrassé d’une bande de tueurs, sauver une jeune fille de brigands et surtout il s’est expliqué avec son meilleur ami. Il croit qu’il n’aurait pas agi sans avoir une bonne raison. Le chef n’était qu’un roublard et un traitre. Surtout qu’il a fait assassiné celle qui lui était chère à son coeur. La rencontre est assez brève et avec de l’action. Le dessin de Taduc nous offre des décors de l’ouest américain à l’image de ceux des films et d’autres ouvrages qui ont bercé notre imaginaire. Il propose ce que l’on attend avec la nature à la fois verdoyante et imployable. Les détails comme les vêtements ou les animaux sont aussi très fidèles à la réalité. Le duo de choc ne néglige aucun aspect dans leur travail. Ils arrivent à nous happer de la première à la dernière page en nous incitant bien entendu à continuer à lire la suite.

Un western classique dans le farwest américain avec ces personnages archétypaux et la communauté asiatique qui vaut le détour. Attention Chinaman arrive.