Etre parent adoptif est un long chemin semé d’embuches. La famille Guitry va très vite s’en rendre compte. Par conséquent, Wajdi va t’il devoir rentrer chez lui?
4e de couverture
Les meilleures intentions ont parfois les pires conséquences. Originaire du Yémen, Wajdi a grandi dans l’horreur de la guerre. Une enfance brisée par les combats, les privations, les souffrances. Après de longs mois d’attente, Gaëlle et Romain accueillent enfin Wajdi chez eux.
Méfiant, endurci par la force des choses et ne parlant pas un mot de français, l’enfant de 10 ans s’effraie des moindres bruits du quotidien et interprète mal les gestes les plus simples. Les heureux parents vont être très vite confrontés aux premiers troubles de l’adolescence et aux premières rébellions.
Wajdi a connu le pire, il va lui falloir du temps avant d’en accepter le meilleur.
Mon avis
Zidrou et Arno Monin nous avaient bouleversé par le premier cycle avec la mignonne Qinaya et son papi adoptif. Le duo revient avec un nouveau cycle avec Wajdi, un garçon qui a perdu ses parents et sa soeur dans les conflits touchant le Yémen. Une famille française, très bourgeoise, décide de l’adopter. Est-ce un acte pour se donner bonne conscience? On a l’impression car les futurs responsables légaux fêtent l’arriver du petit comme d’un évènement qui mérite de tirer l’attention sur eux. La femme pensant bien faire laisse l’enfant dans une certaine autonomie pour se laver, aller dans sa chambre et d’autres activités. Sauf que la vie dans des camps est radicalement différente de ce confort. D’autant plus quand on est loin de ces racines, qu’on a 10 ans, que l’on ne maîtrise pas la langue et encore moins les codes sociaux. La famille Guitry a oublié qu’elle était face à un humain et non face à un chiot se dressant rapidement. L’amour cela se mérite et n’est pas un du. Pourquoi devrait-il être docile dans un milieu où il ne connaît rien? Peut-il faire confiance? Comment se comporter? Même s’il est farouche, il s’attache à ces gens qui lui tendent la main. Seulement, l’épouse bien propre sur elle, voudrait un enfant facile, ordonné, gentil, poli, câlin, affectueux… et cela en quelques jours. Elle considère cela comme un manque de reconnaissance. Cela lui a pris du temps et de l’argent pour le faire venir. Et pour avoir ça?
Zidrou dresse un portrait sans détour de cette famille qui doit penser autrement. La mère adoptive est travaillée avec beaucoup de psychologie. Elle veut bien faire. Mais elle exige un résultat qui satisfasse son égo rapidement. Le lecteur ne peut rester insensible face à ces objectifs de rentabilité affective ineptes. Comment après avoir connu la guerre pendant des années, avoir vu l’horreur, la mort, la souffrance, la perte de ces parents et de sa sœurette, devrait-il ouvrir grand les bras à cette inconnue et lui dire merci? Par conséquent, la seule solution trouvée est de renvoyer l’objet chez l’expéditeur. Qu’importe si c’est un petit humain. La question n’est-elle pas satisfait ou remboursé? On se prend un coup de poing aux émotions d’une force importante. Une posture sociale favoriser par l’argent qui permet tout avec le mépris et la suffisance. Un élément souligné par la bonne qui s’occupe de l’entretien de la demeure, la cuisine et l’éducation des enfants. Elle aussi a intégré la posture de l’enfant qui doit être reconnaissant au maître de lui venir en aide. Une cruauté fictionnelle ne devant pas être trop éloigné de la réalité. La lecture de quelques essais de sociologie sur les riches devraient le confirmer. Les graphismes de Arno Monin sont toujours aussi magnifiques et immersifs. On se laisse porté avec ces couleurs douces qui tranche avec la violence de la situation.
Une bande dessinée touchante qui nous montre qu’adopter est une affaire de coeur et pas d’image sociale.

L’adoption – Cycle 2, tome 1 : Wajdi
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Mince, je voulais lire le premier tome et j’ai oublié !! La faute à trop à lire et à une mémoire défaillante… Bon, on recoche, on surligne en fluo et on ajoute celui-ci !
Ha, l’égo des gens, qui voudraient être remerciés à leur juste valeur, comme si c’était un chien qui allait frétiller de la queue après une gamelle de croquettes ! Même avec les animaux, il faut du temps, alors, avec un jeune gamin qui a tout perdu et vu l’enfer….
C’est vraiment tellement bien raconté. On sait le talent de ZIdrou pour jouer avec nos émotions.