Héroïnes – La représentation féminine en bande dessinée – Jean-Christophe Deveney

Mais où sont les femmes dans le 9e art? Faut-il les chercher vraiment pour les trouver? Partons en quête pour en savoir plus.

4e de couverture
Près de 180 ans après sa naissance, la bande dessinée ne connaît encore que de très rares héroïnes. La plupart du temps, les modèles d’identification proposés aux lecteurs et lectrices sont en effet des figures masculines.
Il ne s’agit pas de dire que les personnages féminins n’existent pas ou que l’imaginaire du 9ème art est machiste. Mais leur représentation reste minoritaire et très souvent liée à des stéréotypes convenus : les femmes ont leur place en BD… aux côtés du héros, prêtes à l’épauler ou à le soigner en cas de coup dur. Elles peuvent également constituer de très bons éléments à séduire, à sauver du danger et même parfois à instruire. Autant de situations où elles deviennent des objets passifs et non des éléments agissants.
Réalisé par Lyon BD Organisation et Jc Deveney, Héro(ïne)s réunit auteurs BD et doctorants, pour faire rire et réfléchir en renversant les genres et les représentations dans la bande dessinée.

Mon avis
Il est bien qu’un festival s’intéresse à la présence des femmes dans le 9e art que cela soit dans les albums ou à la plume/dessin. Et qu’en plus, il en ressort aussi un ouvrage avec des témoignages de bédéastes et de doctorants. Le sujet malheureusement restera d’actualité encore un moment. Mais c’est très enrichissant à lire. Déjà, on s’amuse du détournement des couvertures de nombreuses bd. Tintin devient Tinine, Michel Vaillant devient Micheline Vaillant, Wolverine devient Vulverine… on voit un vrai talent créatif. La couverture la plus amusante est celle d’un Petit Spirou. Il est devenu « La petite Séccotine ». On voit Séccotine enfant avec une paire de ciseaux dans les mains, sous l’eau, qui va couper le string d’un homme musclé nageant. Etonnamment, beaucoup trouve cela beaucoup moins rigolo que quand c’est le petit Spirou pour couper le string d’une femme hypersexualisé. Cela devrait nous percuté comme réaction. Pourquoi en inversant les rôles le rire seraient différents? Est-ce que l’idée qu’un service trois pièces qui pendouille est moins drôle que la gène d’une femme à moitié nu? Les réflexions se poursuivent aussi bien dans les représentations dans la bande dessinée, le manga ou le comics. On dévore toutes les pages avec intérêts que cela soit les interviews ou soit les analyses. Progressivement, notre mémoire se met en marche et une autre vision de la société se fait. La construction des rapports se fait par l’ensemble des médiums et le constat n’est pas glorieux. On peut se ravir que les choses bougent même si cela reste assez insignifiant encore. La déception est au rendez-vous car on voudrait poursuivre la lecture et aller encore plus loin. Pas de doute, on va développer un oeil plus vigilent.

Un livre passionnant et instructif qui nous pousse à regarder le 9e art autrement.

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