Astroboy – Tome 1 – Osamu Tezuka

Pour faire régner l’ordre au Japon, les habitants peuvent compter sur Astroboy. Un petit robot qui a la bonté dans son coeur et qui respecte les lois de la robotique. Heureusement qu’il est là pour rendre le pays plus sur.

4e de couverture
Dans la cité futuriste de Metrocity, le professeur Ochanomizu achève un projet sur lequel il travaille depuis plus de cinq ans : la création d’Astro, le meilleur super-robot au monde ! Doté d’un cœur, Astro marque le commencement d’une nouvelle ère pour les machines, un âge d’or où humains et robots seraient amis.
Malheureusement, tout le monde ne partage pas cette vision idéale du futur…

Mon avis
Il n’est jamais trop tard pour lire les grands classiques du manga. Rien de tel que de débuter avec la référence ultime : Osamu Tezuka et son adorable petit robot : Astroboy. Après avoir lu l’excelllente série adaptée par Naoki Urasawa, c’était indispensable de lire l’oeuvre inspirante.

Dès la première page, on sent que l’on remonte dans le temps. « Atom Taishi » fait ses premières apparitions dans la presse entre avril 1951 et mars 1952. Une époque qui justifie un style graphique radicalement différent. Les fans de « Naruto’ et consorts vont être totalement dérouté. Préciser le contexte historique n’est pas totalement innocent. N’oublions pas que la seconde Guerre mondiale n’est pas si lointaine. Et les deux bombes à Hiroshima et à Nagasaki ont de quoi avoir marqué les esprits, les corps, les souvenirs, les paysages… Le mangaka, enfant, était présent et a souffert de la guerre. Par conséquent, les fréquentes références au nucléaire paraissent normales. On trouve les phrases suivantes : « Prenons l’exemple de la bombe atomique… C’est une oeuvre qui utilise à la perfection l’énergie atomique, mais elle ne sert à rien d’autre qu’à tuer », « regarde son corps est comme une bombe atomique », « les humains sont en contact direct avec cet uranium? », « il a toujours pensé qu’une guerre atomique détruirait notre civilisation du XXe siècle », « professeur ne trainons pas, prenons l’uranium et quittons cet endroit », « s’il explose une nouvelle fois cela provoquera une explosion atomique nucléaire miniature ».

Ce contexte post-guerre explique aussi les actions assez violentes. Des humains se font tuer tout comme des animaux comme si c’était un fait ordinaire. Pour des histoires pour enfants, on peut s’étonner de voir des hécatombes d’animaux. Toutefois Tezuka a toujours été fondamentalement un optimiste et voue une passion à la nature. D’ailleurs, il consacre une histoire à un homme qui lutte contre la construction de complexes pour préserver une forêt magnifique. « Et vous, vous voudriez anéantir tout ceci? Vous voudriez supprimer ce dernier vestige de Tokyo, déjà si envahie par le bruit et la poussière?…Regardez combien la nature peut être belle et calme. C’est ainsi que la terre depuis toujours, un monde de tranquillité et de constance ». Même s’il y a un amoncèlement de cadavres d’animaux en ville, cet espace vert sera préservé. Personne ne se souviendra vraiment du combat qu’il y a eu. Les gens profiteront de ces balades en compagnie du chant des oiseaux. On trouve aussi une réserve pour préserver les baleines. « Oui, j’essaie de préserver les baleines dont la survie est menacée. Nous avons spécialement aménagé cette baie pour elles ». Un animal qui n’a pas été choisi au hasard, surtout quand on voit le rapport entre le pays du soleil levant et ce magnifique mammifère.

Le sujet principal est Astroboy, un robot enfant de haute technologie. Un scientifique fou de chagrin suite à la mort de son fils a créé un robot à son image. L’enfant ne grandissant pas, il le rejette aussitôt. On refourgue la machine à un gentil scientifique. Ainsi il prend le nom d’Astroboy et aide la police à faire régner le bien. Malgré ce que beaucoup ont écrit, Tezuka s’est toujours montré contre les nouvelles techniques. Le technosolutionnisme ce n’est pas son truc et le précise dans sa biographie. La bombe est une évolution avec des conséquences très radicales. les robots ne sont pas au goût de tous. Ainsi on rencontre un gang anti-robot, des droïdes au service des méchants, des automates en quête de propriétaires… Le mangaka construit même les rebellions. « Les membres portent tous un masque noir et nous ignorons qui ils sont vraiment. Il y a deux ans, c’est le centre de recherche en robotique d’Afrique du Sud qui a été réduit à néant. Il y a trois ans, la compagnie pétrolière des robots de Chicago… ». Au final, les gentils gagnent toujours qu’importe le prix à payer. Une lecture intense qu’il faut savourer progressivement car c’est très dense.

Un voyage dans le temps qui permet de mieux savourer les oeuvres d’aujourd’hui grâce à celle d’hier.

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