Marion Duval – Tome 10 – SOS Eléphants – Yvan Pommaux et Philippe Masson

Les éléphants sont de magnifiques animaux. Toutefois, leur existence est menacée surtout à cause de la contrebande. Par chance, une équipe d’aventuriers va tout faire pour les sauver.

4e de couverture
C’est devant un reportage sur le braconnage des éléphants que Marion apprend ce que sont les « hanko ». Ce sont des sceaux faits de buis ou de pierre utilisés autrefois au Japon. De nos jours ceux en ivoire sont très prisés.
Ce jour-là, une invitation à une exposition dédiée justement à ces objets arrive au courrier. Marion et son père s’y rendent. Au musée, Robert Lomer, un défenseur des éléphants qui était intervenu à la télé, fait un scandale en faisant prendre conscience aux gens que ce genre d’art met en péril l’espèce animale. Pour son malheur, deux Yakusa (des mafieux japonais) sont là et blessent Lomer qui réussit à s’échapper grâce à Marion et son père mais aussi Esther et Fil, rencontrés à l’exposition. Pour remercier tout ce petit monde, Lomer va proposer aux Duval de les accompagner en Afrique afin de faire un reportage. Quand ils arriveront sur le continent noir, c’est chez le beau-frère d’Esther qu’ils vont être conduits. L’hospitalité qui leur est offerte aurait pu être bien plus appréciée si le beau-frère en question n’était pas de mèche avec les trafiquants japonais…

Mon avis
Yvan Pommaux a choisi de mettre son héroïne au coeur d’une aventure pour sensibiliser ces jeunes lecteurs aux massacres des éléphants. On peut être surpris de l’angle choisi en rendant les japonais coupables du braconnage. Le Japon fait parti des rares pays a mettre un sceau sur les documents officiels. La mode est à les réaliser les objets en ivoire. Par conséquent, il y a une demande importante au sein du pays. La réalité est tout autre pourtant car c’est plus la Chine qui a besoin de cette matière pour la santé et surtout des troubles érectiles de ces messieurs. Peut-être que cela était moins polémique de choisir le Japon que la Chine. A moins que c’était une façon de parler de ces tampons traditionnels pour créer un évènement culturel, base d’un système de corruption.

L’exposition d’hanko est l’opportunité pour tous nos personnages de se retrouver au même endroit. A partir de là, tout va prendre des proportions importantes. Des yakuzas très vilains, qui ne parlent que japonais veulent tuer un journaliste qui dénonce le massacre des éléphants. Pour agir concrètement, ils partent tous en Afrique et risquent de mourir. Tout tourne à la catastrophe, heureusement qu’il y avait des gentils protecteurs des animaux pour les sauver et aussi des enfants pleins d’énergie. Ensemble, ils vont faire tomber tous les méchants et tout va bien se terminer. Grâce aux photos, le grand public et la police agissent. D’ailleurs, on voit des éléphants se faire tuer avec des armes à feu puis leurs défenses couper à la tronçonneuse. N’est-ce pas un peu violent pour des pré-adolescents?

Néanmoins les deux héros, Marion et Philibert, malgré leur âge, s’investissent et vont au bout de leurs idées. Même si parfois la limite entre audace et bêtise n’est pas très marquée. On sent parfois quelques clichés de genre d’une autre époque. N’est-ce pas en accord avec le graphisme de Philippe Masson? On sens l’influence d’une autre époque où « Tintin » et « Blake et Mortimer » avaient le monopole de la mise en page. Alors quand on ouvre la bd, ça pique un peu les yeux tout ce classicisme. Malgré l’action, on a l’impression de se sentir un peu piéger dans des cases. Cela manque de plus de liberté et d’audace. Il aurait été constructif de faire un dossier pédagogique à la fin pour parler vraiment du mode de vie des éléphants, des associations de protection qui existent, des actions possibles… C’est dommage de prendre un vrai sujet sensible de protection de l’environnement sans aller au bout de la démarche.

Un tome pas très convaincant et trop figé dans une autre époque.

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