Est-ce qu’habiter en ville signifie ne pas avoir de jardin? Absolument pas. Min-ho Choi le prouve grâce à son partage d’expérience d’explorateur de plantations.
4e de couverture
A mi-chemin entre Les Ignorants et Une sacrée mamie, Moi, jardinier citadin est l’histoire vraie d’un dessinateur coréen qui se retrouve lui-même en participant au potager collaboratif de son nouveau quartier ! En observant le rythme des saisons, il va redécouvrir les joies de la culture de la terre en réapprenant à respecter toute forme de vie… Quelques années plus tard, il nous livre dans cette magnifique BD en aquarelles son récit auto-BIO-graphique qui sent bon l’humus et la joie de vivre.
Min-ho CHOI, dessinateur de BD prometteur, ne se retrouve plus dans le système. Depuis quelques années, il vivote en travaillant pour différents studios d’animation, mais il a bien du mal à prendre du plaisir dans la production de masse. Suite à son mariage, il décide de quitter Séoul, et emménage alors à Uijeongbu, une plus petite ville au nord de la capitale et en bordure de montagne. C’est là que, après démissionné, il décide de se consacrer à sa nouvelle vie, entre jardinage et dessins. Sous le regard bienveillant des anciens du quartier, Min-ho CHOI va apprendre à observer les rythmes de la nature, ceux des plantes mais aussi les siens… Complètement ignorant en jardinage, il découvrira pourtant, au contact de ses truculents voisins, à quel point les préjugés véhiculés par le monde moderne ne sont que des aberrations, et qu’il n’est finalement pas si compliqué de cultiver son potager en respectant toute forme de vie… et surtout sans pesticides !!
Mon avis
Min-ho Choi a décidé de traduire son expérience de jardinier urbain en album. Malgré la densité des villes importantes, il survit encore quelques espaces verts. Ces derniers ne sont pas abandonnés mais transformés pour en faire des jardins afin d’y faire pousser des légumes, des fruits et des plantes. Le jeune homme a tout laissé tombé afin de s’engager dans la gestion de son espace vert. Grâce à ces voisins, il apprend comme faire. Il s’y donne corps et âme. Au début, on a l’impression que c’est un adolescent handicapé mental qui a trouvé une occupation. Puis progressivement, on se rend compte que c’est un homme, marié et qui va devenir père. Cette évolution surprend pendant la lecture. D’autant plus quand c’est le dessinateur qui se représente. Le lecteur est plongé dans une autre culture qui souligne l’importance du lien avec les séniors. Ils possèdent le savoir qu’ils transmettent parfois aux adultes et enfants. L’auteur a suivi les conseils à la ligne ce qui lui permet d’avoir des choses comestibles. D’ailleurs, il en retranscrit certains grâce à des dessins et des explications aussi bien sur la culture, la cuisine et ses vertus. Ce qui est amusant c’est que tout est vert et pas d’autres teintes. Les couleurs assez douces apportent beaucoup de tendresse et de gentillesse. L’amour et la passion se ressente à chaque page. C’est plus qu’une simple activité, c’est vital car on va de la terre au jardin. Faire une activité qui a du sens change tout. On peut se demander ce que l’on va trouver dans la suite. Va t’il y avoir une tempête qui va tout ravager? Va t’il initier sa progéniture ?
Un tome assez surprenant qui donne envie de se mettre au jardinage.
L’avis Les Blablas de Tachan : « Ainsi malgré l’intention de nous faire découvrir un titre éminemment positif qui pourrait donner envie de se démener pour plus tard et de vivre autrement, je me suis trop souvent retrouvée devant un manuel pratique et ce ne sont pas les préfaces et autres prologues qui l’ont démenti. Dommage, je pensais trouver autre chose et je suis complètement passée à côté de ce titre. »